Congo-Kinshasa: Nouveau massacre et ancien charnier découvert dans l'Est

Les rebelles des ADF capturés par les FARDC dans le territoire de Beni (Nord-Kivu) (Photo d'archives)

En République démocratique du Congo, la société civile accuse les rebelles ADF, affiliés au groupe terroriste État islamique, d'avoir massacré 21 villageois, vendredi 7 avril. Par ailleurs, les ossements d'une cinquantaine de personnes ont été découverts dans le secteur de Ruwenzori, près de la frontière ougandaise.

C'est un nouveau massacre qui a eu lieu dans le secteur de Béni-Mbau, à une vingtaine de kilomètres de Béni et une quinzaine de l'aéroport de Mavivi. Vingt-et-une personnes ont été massacrées. Un véhicule et six motos auraient également été incendiés.

Les corps étaient, ce samedi 8 avril, en train d'être ramenés vers la morgue de l'hôpital de référence d'Oicha où les familles pourront les récupérer pour les funérailles. « Il s'agit de personnes qui venaient des champs, qui préparaient peut-être Pâques, le marché de samedi ou bien qui prenaient quelques morceaux de bois, avance auprès de RFI Richard Kirimba, premier vice-président de la société civile de Béni. Toutes ces personnes sont tombées dans une embuscade. La plupart ont été tuées par armes blanches, ce qui correspond au mode naturel des ADF pour ne pas attirer l'attention. Mais ils ont aussi tiré des coups de feu, peut-être que certaines personnes ont tenté de s'échapper. » Et d'ajouter : « La population est privée de leur fête de Pâques. Ce qui devait être une fête tourne au deuil. »

Découverte d'un charnier

Par ailleurs, les ossements d'une cinquantaine de personnes ont été découverts, vendredi 7 avril, dans le secteur de Ruwenzori, près de la frontière ougandaise. Des analyses sont en cours pour en savoir plus sur ce bain de sang. Les autorités expliquent que la zone était, à l'époque, occupée par un grand campement des ADF suspectés, dans ce cas, d'avoir exécuté des civils qu'ils gardaient en otage. « Mais il y a aussi des effets militaires qui ont été découverts sur certains ossements », explique Richard Kirimba.

%

Les faits dateraient de 2021 ou début 2022. « Ça signifie que cette partie-là n'a pas été fréquentée depuis tout ce temps. C'est une zone d'opération militaire », indique-t-il, craignant que le nombre de victimes puissent augmenter.« Il y a encore d'autres endroits non accessibles où il pourrait y avoir d'autres ossements ».

L'heure est maintenant à la difficile tâche d'identifier les victimes, car de nombreuses familles de la région « ont constaté la disparition de proches ». Et si des identifications sont faites, « cela peut aider à rassurer, à donner la vraie information aux familles, à savoir même peut être le contexte dans lequel leurs proches sont morts », espère le premier vice-président de la société civile de Béni, qui attend du gouvernement une accentuation de la traque des rebelles et des renforts militaires.

« Nous demandons au gouvernement ou à l'armée congolaise d'étendre les opérations conjointes dans cette zone. Dans les endroits où l'armée ougandaise combat aux côtés de l'armée congolaise pour essayer de neutraliser cette rébellion, les choses avancent mieux. Par contre, les endroits où les effectifs des Forces armées congolaises sont minimes, il faut absolument qu'ils soient renforcés par des opérations conjointes », appelle-t-il.

 

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.