Les musulmans de Centrafrique, à l'instar de leurs coreligionnaires dans le monde, observent depuis deux semaines le jeûne du ramadan. Au marché du Kilomètre 5 de Bangui, les prix des denrées de première nécessité sont en hausse. Conséquence : les habitudes alimentaires des ménages musulmans sont perturbées. Certaines familles font l'impasse sur la viande, d'autres peinent à trouver de l'huile pour la cuisson.
Avec notre correspondant à Bangui, Rolf Steve Domia-Leu
Il est 18h au Kilomètre 5 (PK5) de Bangui. Le muezzin appelle les musulmans à rompre le jeûne de ce jour. Quelques familles se dépêchent au marché pour s'approvisionner. Abdelaziz en fait partie : « Tout est devenu trop cher. Le kilo de riz passe de 1 500 francs CFA à 2 000 francs CFA. La viande de boeuf coûte 4 000 francs CFA au lieu de 2 000. Les prix du sucre et des légumes n'ont pas changé mais les commerçants ont réduit la quantité. Pour ce ramadan, j'achète moins qu'auparavant. »
Trouver des solutions
Dans les magasins, épiceries, étals et autres boucheries, les gens essaient tant bien que mal de trouver des solutions. Mariam va pouvoir remplir son panier selon ses moyens : « L'huile est vendue en quantité limitée et son prix est aussi en hausse. Le prix passe de 1 500 à 2 000 francs CFA. Même les prix du savon, du couscous, du café ou du thé ont augmenté. C'est vraiment difficile pour nous. »
Tracasseries routières
Aroune tient une boutique de commerce général. Selon lui, ce sont les tracasseries routières qui obligent les commerçants à augmenter les prix : « Ce n'est pas de notre faute. Il y a trop de tracasseries routières. En plus de l'insécurité, des barrières illégales, il y a aussi l'état piteux des routes. Chaque voyage est un défi. C'est pourquoi nous sommes obligés d'augmenter les prix ou de réduire certaines quantités pour espérer gagner quelque chose. »
Dans ce contexte de hausse des prix, les associations caritatives du PK5 multiplient la collecte des denrées alimentaires en faveur des familles démunies.
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