La campagne est loin d'avoir démarrée, mais certains électeurs se plaignent d'avoir reçu des SMS appelant à voter pour Emmerson Mnangagwa. Dans un pays où les précédents scrutins ont été marqués par des violences, ces messages inquiètent particulièrement les électeurs de l'opposition.
Il y a quelques jours, Laurence, résident de la banlieue de Harare, a recu un SMS, signé du président Mnangagwa, l'appelant à voter pour le chef de l'État.
Le message contient son nom, son numéro de téléphone, son adresse. Et le bureau dans lequel il vote. « Je suis inquiet car je ne sais pas comment ils ont obtenu ces informations, et ce qu'ils savent d'autre sur moi. Nous avons tous peur parce qu'on se dit, que s'ils connaissent notre adresse, ils peuvent venir nous intimider pendant les élections. »
Selon des organisations de la société civile, plusieurs dizaines de milliers d'électeurs à travers le pays ont reçu ces messages.
Il s'agit clairement d'intimider les électeurs, explique Tafadzwa Sambire, coordinateur de l'organisation Pachedu : « Il y a collusion, car si vous regardez les sms, ils sont ciblés, avec le nom de la personne, le bureau dans lequel il vote et ils demandent à cet électeur d'aller voter pour tel candidat. Ce genre d'information ne peut venir que de la commission électorale. C'est totalement illégal de divulguer ce genre d'information, sans autorisation. »
Cela montre que la commission électorale est partisane, ajoute Tafadzwa Sambire, et qu'on ne peut pas lui faire confiance pour organiser un scrutin libre et transparent.
La commission électorale annonce avoir enregistré six millions d'électeurs, à quelques mois des élections présidentielle et législatives. Aucune date n'a encore été fixée, mais le scrutin doit se tenir avant la fin août.