Cameroun: Université de Ngaoundéré - Les abus du PCA et du contrôleur financier pour paralyser le Recteur

Depuis trois ans, la Rectrice de l'Université de Ngaounderé, Prof. Florence UPHIE CHINJE, vit un calvaire. En silence, stoïque, et dans l'indifférence totale. Elle crie et hurle pourtant en silence.

Sa dignité, affectée. Et pourtant, elle est Rectrice de l'Université de Ngaounderé dans la région de l'Adamaoua. C'est une université d'État. Rectrice de la susdite institution académique, elle a donc rang et prérogatives de secrétaire d'État ( vice- ministre). Les Recteurs des universités d'État du Cameroun sont des assimilés du gouvernement.

Aux nombreuses manoeuvres de déstabilisation contre la Rectrice Florence UPHIE CHINJE par le président du conseil d'administration ( PCA) ABDOULAYE BABALÉ, du contrôleur financier, NKILI ABESSOLO Joseph, la Mission de contrôle de la Commission nationale anti-corruption ( CONAC ) apporte un véritable camouflet.

Le 15 décembre 2022, dans son rapport, on peut lire : " ils ( Le PCA et le contrôleur financier, NDLR) se sont servis de leurs fonctions respectives pour porter atteintes aux droits et intérêts de Mme le Recteur MELO UPHIE CHINJE Florence. L'équipe de Mission de la structure dirigée par le Rev. Dieudonné Massi Gams, juge cette mesure arbitraire et recommande sa réparation par l'inscription d'une dotation conséquente d'une ligne intitulée "Arriérés pour indemnité de souveraineté" pour l'indemnité mise en mémoire dans le budget 2022. En revanche, cette dénonciation est "non fondée en ce qui concerne les allégations d'incitation à la corruption", peut-on lire. Dans ses recommandations, la CONAC demande que la PCA de l'Université de Ngaoundéré, Mme le Recteur UPHIE MELO CHINJE Florence soit rétablie dans ses droits à l'indemnité de souveraineté, en régularisation dans le budget 2022.

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La chaîne du complot contre le Recteur de l'Université de Ngaounderé : le PCA, le contrôleur financier, le gouverneur de l'Adamaoua, une Association d'étudiants au repli identitaire

Le 02 avril 2020, dans une correspondance, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, demande au contrôleur financier spécialisé auprès de l'Université de Ngaounderé, de procéder au paiement des avantages, primes et indemnités à l'Université de Ngaounderé, résultant de la 43 ème session de son conseil d'administration.

L'instruction du ministre des Finances fait suite à la lettre que lui adresse NKILI ABESSOLO Joseph, le 21 janvier 2020, sur la conduite à tenir sur le sujet. " Les décisions du Conseil d'administration prennent la forme de résolutions. Elles sont signées séance tenante par le président du conseil d'administration, ou le président de séance, le cas échéant, et un administrateur. En attendant la signature de cet arrêté, et eu égard au vice de forme qui entache la résolution susvisée, je vous demande de vouloir bien surseoir à son application et appliquer les précédentes résolutions qui sont encore en vigueur", écrit le ministre des Finances au contrôleur financier spécialisé auprès de l'Université de Ngaounderé.

Le gouverneur de l'Adamaoua, Kildadi Taguieke Boukar dans la danse

Le 14 janvier 2022, le gouverneur de l'Adamoua adresse une lettre au ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, avec pour objet " graves risques de trouble à l'ordre public à l'université de Ngaounderé". Une lettre truffée d'allégations aussi farfelues que fantasmagoriques.

Dans sa lettre qui trahit un tissu d'affabulations puisées dans des égouts d'obscurs réseaux de déstabilisation aux relents ethniques, l'on ne soupçonne à aucun moment, un recoupement des informations. Pour plusieurs exégètes des sciences administratives, le gouverneur devrait davantage se placer au dessus de la mêlée, jouer de l'apaisement, plutôt que de renter dans la danse des lobbys qui travaillent depuis plusieurs années, à déstabiliser la Rectrice de l'Université de Ngaoundéré, l'empêchant de toujours travailler à une institution académique à laquelle elle a pourtant donné plus de visibilité et d'envergure depuis son arrivée en 2017. " Le gouverneur est le patron d'une région. Comme toute autorité administrative, il se doit d'être neutre. Nous sommes très surpris de le voir écrire au Minat, des choses dénuées de tout fondement, sans aucun recoupement. Un recteur a rang et prérogatives de secrétaire d'État. La courtoisie et le respect voudraient que l'autorité administrative échange avec lui sur la situation, plutôt que d'envoyer une lettre incendiaire à son ministre, et une lettre dans laquelle ni les étudiants en thèse, ni nous les enseignants, ne nous reconnaissons pas", s'indigne un enseignant de rang magistral de l'Université de Ngaoundéré qui a requis l'anonymat.

Pour un autre professeur, " toutes les universités d'État du Cameroun ont des problèmes, les mêmes problèmes. Le fait ici est amplifié par le complot contre le Recteur Florence UPHIE CHINJE. Elle a des ennemis partout. On ne veut pas d'elle ici. La vérité est que les ressortissants de l'Adamoua se plaignent de ne pas compter de recteurs parmi les 11 recteurs d'universités d'État. La création récente de trois nouvelles universités d'État, et qui a entraîné la nomination de trois nouveaux recteurs, n'a pas répondu à leur revendication. Le vrai problème est donc que Florence UPHIE CHINJE est victime du repli identitaire des ressortissants de l'Adamoua. Elle paie le prix de l'inégale répartition des postes de recteurs. Dans l'Adamaoua, les gens veulent un fils du village à la tête de ce qu'ils appellent leur université, tant qu'un des leurs ne sera pas aussi nommé recteur ailleurs. Le Nord-ouest et le Sud ont chacun deux recteurs, tandis que l'Adamaoua n'en a pas. Il faut dire la vérité : la Rectrice de l'Université de Ngaoundéré est victime de repli identitaire".

La conspiration contre la Rectrice de l'Université de Ngaoundéré a récemment été mise en évidence, et ce de façon flagrante, par la lettre du contrôleur financier auprès de cette institution académique. Ce dernier, sur un ton trahissant l'impatience des cabinets noirs à voir partir Professor Florence UPHIE CHINJE, lui disait avec une condescendance et une rare insubordination, que " la retraite n'est pas une sanction". Pour un politologue, le contrôleur financier manifeste une telle condescendance et audace envers la Rectrice de l'Université de Ngaoundéré, parce qu'il se sait soutenu par le PCA, le gouverneur de l'Adamoua et le ministre de l'enseignement supérieur, Jacques FAME NDONGO.

Fidèle à son éducation, Prof. Florence UPHIE CHINJE garde toute sa sobriété et son calme, sachant que c'est seul le Président de la République, donnera une suite à sa carrière. Hideuse et honteuse conspiration contre une Rectrice qui a donné une visibilité internationale à l'Université de Ngaoundéré !

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