Ile Maurice: Parité des genres - Ce qu'il faut pour promouvoir des milieux de travail inclusifs

Équité,égalité, engagement : ce sont les maîtres-mots pour une meilleure représentativité des genres au travail. Ceci a fait l'objet d'un International Open Forum au campus Charles Telfair, à Moka, le 5 avril. Pendant deux heures, les panélistes ont décortiqué cet éternel enjeu, qui suscite tant de débats.

Ambitieuse thématique en ce mercredi 5 avril au campus de Charles Telfair. Elle visait à promouvoir les Gender Inclusive Workplaces pour une société plus juste. Elle avait ainsi mobilisé experts internationaux et locaux dès 16 h 30 pour plus de deux heures d'échanges. Un objectif plébiscité qui peut vraiment se concrétiser dans le fond ? Bien que les défis et barrières semblent herculéens, l'enjeu en vaut la chandelle, ont souligné les intervenants.

«La diversité est un atout en milieu professionnel. Le mindset inclut l'apprentissage des uns et des autres et la création d'espaces d'innovation», a déclaré Mike Sophie, Head of Human Resources du groupe MCB, seul intervenant masculin du panel.

Pour sa part, Linley Lord, Pro vice-chancellor et présidente de la Curtin University de Singapour, est revenue sur plusieurs facteurs déterminants, dont la législation, la culture et le besoin de changement. «Au niveau organisationnel, il faut voir les barrières structurelles», a-t-elle souligné.

Shalini Jugessur, Managing Director d'Accenture Technology, a, elle, affirmé que l'entreprise entend atteindre la «gender parity» d'ici 2025. Toutefois, il subsiste toujours des barrières culturelles et pressions qui agissent comme entraves. Mais il faut les surmonter.

D'ailleurs, Mike Sophie a réitéré l'engagement du groupe MCB d'accélérer l'égalité des genres et d'atteindre le taux de 40 % de femmes dans les postes de «middle» et de «senior management» d'ici 2026. Une inclusion qui nécessite la prise d'initiatives à plusieurs niveaux de la hiérarchie et qui pose des défis pour atteindre les objectifs au plus vite.

Quant à Ramola Ramtohul, professeur associé à l'université de Maurice, elle s'est focalisée sur les changements et la culture prévalant au travail, ainsi que dans les divers rôles sociétaux comme ceux de la fille et de la mère de la famille. «Les normes et valeurs sont aussi très importantes. Par exemple, au niveau du temps que passent les hommes avec leurs enfants. On devrait aussi s'attarder sur le flexitime et justement le childcare», a-t-elle soutenu lors des débats. Dans l'ensemble, les panélistes ont plaidé pour rendre des lois plus fortes et les gens plus engagés dans cette mission. Car la parité est prépondérante à l'avancement de la société.

Mike Sophie a mentionné la nécessité pour une forte structure étatique et l'assurance que les stratégies définies sont bien mises à exécution, tandis que Linley Lord s'est également appesantie sur la formation au niveau du management. De plus, elle a cité le rapport du Global Gender Gap de 2022, indiquant le positionnement de Maurice à la 105e place sur 146 pays. Une place que l'île occupait déjà en 2021. Et en Afrique sub-saharienne, notre pays est vingtième sur 36 pays. La conférencière a aussi fait état de l'Academic Leadership Programme, qui, à trois mois de complétion, s'est avéré fructueux pour plusieurs femmes en termes de promotions, d'assignations à un poste supérieur ou dans le leadership, et d'adhésions à des financements.

Linley Lord appelle à saisir les opportunités pour les concrétiser en actions menant à l'inclusion des genres en milieu professionnel. Ceci passe par «fixer» le système et non les femmes. Il est aussi vital d'encourager les leaders - hommes comme femmes - à parler et à se responsabiliser sur des sujets liés au genre. Parallèlement, les coachs et mentors doivent discuter de l'impact des genres sur les carrières des hommes comme des femmes, a fait valoir la Pro vice-chancellor.

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