ALGER — Le jeûne durant le Ramadhan sans avis médical est déconseillé aux personnes atteintes de diabète afin de préserver leur santé, ont souligné, lundi à Alger, des intervenants ayant rappelé la permission de se soustraire à ce pilier de l'Islam en cas de maladie.
"Nous éprouvons des difficultés à convaincre les personnes diabétiques de ne pas jeûner au risque de nuire à leur santé, y compris des enfants qui font carême sans en informer leurs parents", a déploré Fayçal Ouhadda, président de l'association des diabétiques de la wilaya d'Alger, lors du Forum périodique d'El Moudjahid.
Il a indiqué que cette attitude est expliquée par "le souci de se conformer au précepte religieux du carême, même si cela est susceptible d'entrainer des complications sanitaires", faisant savoir que "nombre de malades recourent à l'avis des Imams même après avoir eu celui de leurs médecins traitants".
Dans le même contexte, il a mis en garde contre les dangers d'une surconsommation en sucre, affirmant à ce propos, que l'Algérien consomme "pas moins de 42 kg" de ce produit annuellement, au moment où l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) en préconise moins de 10 kg par personne.
De son côté, la Sous-directrice de la Prévention des maladies non transmissibles au ministère de la Santé, Dr Djamila Nadir, a rappelé qu'en plus des 4 millions de diabétiques, 9% de la population algérienne est en pré-diabète, dont bon nombre "basculent souvent vers le diabète durant le Ramadhan en raison de la surconsommation du sucre".
Invité à éclairer les concernés sur l'avis religieux concernant le jeûne des diabétiques, et de tous types de maladies, l'Imam de la mosquée Mohamed-Belouizdad, Mohamed Abdennour Behiani, a rappelé les versets coraniques interdisant à ces derniers de mettre leur vie en péril, notant que "les préceptes religieux en la matière ne contredisent pas les avis médicaux, mais en sont complémentaires".
Tout en précisant que l'acte de jeûner est conditionné par la puberté et l'aptitude physique du jeûneur, il a précisé que "l'enjeu du mois sacré ne se résume pas au jeûne, mais également aux autres pratiques telle que la prière, et que ceux qui ne font pas carême pour des raisons de santé peuvent substituer cela en s'impliquant dans des actions de bienfaisance et d'entraide".