Les Nations unies ont rappelé, cette semaine, dans un communiqué publié mardi 4 avril, qu'au Niger, « les filles ont le droit d'être protégées contre le mariage précoce ». C'est la réaction de l'ONU après la mort d'une jeune fille de 16 ans.
Nazira a été retrouvée, début mars, pendue à un arbre, dans son village de Daré, dans la région de Zinder, dans le sud du pays. Le communiqué des Nations unies explique que « d'après des sources locales, Nazira se serait suicidée à la suite d'un mariage forcé. »
Au Niger, chaque année, 75 % des jeunes mariées sont mineures dont 28 % ont moins de 16 ans. Malgré une volonté politique d'améliorer la condition féminine, les mariages précoces perdurent et mènent à des actes désespérés.
« L'Unicef nous a rapporté, il y a quelques jours, cette fois une tentative de suicide à Maradi. Là, la jeune fille a pu en réchapper. Elle a tenté de s'empoisonner avec un liquide toxique et elle a pu être amenée à un centre de santé et elle a été sauvée. Elle a échappé au drame mais c'est un problème, ici, au Niger, et le gouvernement en est parfaitement conscient. Au niveau législatif, il y a encore une loi qui autorise le mariage des jeunes filles à partir de 15 ans. Le gouvernement travaille à la réforme de cette loi-là.
Dans la Constitution, il y a quand même des mesures où il est clairement indiqué que le mariage ne peut être fait que sur la base d'un consentement. Le gouvernement a indiqué clairement sa volonté à réduire ou à éliminer les discriminations basées sur le genre mais je pense que ce qui est le plus important - c'est tout le débat - c'est que c'est un problème de société. Ça doit commencer là, avec la société civile, avec les différentes communautés, avec les leaders religieux, les leaders traditionnels où il y a encore beaucoup de résistance par rapport aux changements », souligne Emmanuel Gignac, coordinateur résident par intérim du système des Nations unies.