Ce mouvement qui agrège des personnalités de gauche et des islamistes du parti Ennahdha s'est rassemblé ce dimanche 9 avril dans la capitale tunisienne.
Des portraits pour ne pas les oublier. Devant le théâtre municipal de Tunis ce dimanche matin, les « prisonniers politiques » comme les appelle l'opposition étaient dans tous les esprits. Alors que la Tunisie commémorait aujourd'hui la fête des martyrs - les militants anti-coloniaux tombés à la même date en 1938 -, le Front du salut national en a profité pour demander la libération des détenus.
Accusées par le président tunisien de comploter contre la sécurité nationale, de nombreuses figures de l'opposition sont en prison depuis plus d'un mois. « Malgré la douleur et la torture que vivent les familles des détenus politiques, je veux vous dire que ces arrestations par Kaïs Saïed sont la preuve que le coup d'État est un échec », lance Abdellatif Mekki, ancien ministre et cadre du parti islamiste Ennahdha. « Dégage », scande aussitôt une foule moins fournie que d'habitude, à l'adresse du chef de l'État.
Au-delà des arrestations d'opposants, les manifestants ont aussi insisté ce matin sur la situation économique préoccupante du pays, à l'image de cet homme qui lance ces slogans repris par la foule : « La Tunisie est à l'image de l'épicier du coin : quand il y a de l'huile, il n'y a plus de sucre, quand il y a du café, il n'y a plus de lait. »
Engluée dans une crise politique et économique sans précédent, la Tunisie inquiète aussi ses partenaires étrangers. Une contestation intérieure et internationale que Kaïs Saïed, le président tunisien, tourne fréquemment en ridicule lors de ses discours.