Ces affrontements ont fait des dizaines de blessés et des dégâts matériels sur fond de dispute autour des pratiques de pêche. Dix-neuf d'entre eux venus de Cayar sont actuellement sous mandat de dépôt et seront jugés mercredi 12 avril.
Des pirogues brûlées et 27 blessés, indique Mor Mbengue, porte-parole des pêcheurs de Cayar, une ville côtière au nord de Dakar. À Mboro, également sur le littoral, Ndiaga Ndiaye, acteur communautaire, n'a pas encore de chiffres concernant les blessés, mais il compte déjà un mort. Telles sont les conséquences des heurts qui ont commencé le week-end dernier quand les pêcheurs de Mboro ont utilisé au large de Cayar des filets mono-filaments, pourtant interdits par le Code de la pêche.
« Aucun pêcheur de Cayar n'utilise ces filets qui sont néfastes pour l'environnement, les textes doivent être respectés », s'insurge Mor Mbengue. Les pêcheurs de Mboro répondent qu'une dérogation spéciale le leur permet. Les affrontements, récurrents, ont mené cette fois-ci à des violences sur un fond de tension liée à la raréfaction du poisson. Si le calme est revenu grâce aux notables et chefs religieux du village, une réunion s'est aussi tenue avec le ministère de la Pêche.
Dans un communiqué, Greenpeace Afrique a invité l'État à prendre des mesures pour « assurer la bonne gestion de la ressource afin que les communautés de pêcheurs ne soient plus tentées de se faire justice elles-mêmes ». L'ONG rappelle aussi qu'une « gestion durable des ressources halieutiques contribuerait à une meilleure cohésion sociale », car « la rareté de la ressource est à l'origine de tous les maux et tensions auxquels est confronté le secteur ».