Depuis janvier dernier, le Nigeria dispose d'un port en eaux profondes, le port de Lekki situé à 150 kilomètres de la capitale économique Lagos. Il ambitionne de concurrencer les autres ports régionaux comme ceux de Cotonou et de Lomé.
Mille deux cents mètres de quais à conteneurs, un terminal pour le vrac sec et un autre pour le vrac liquide : construit par la Chine, le port de Lekki est d'emblée un poids lourd dans le paysage régional. C'est l'infrastructure qui manquait au Nigeria pour affirmer sa puissance commerciale et renforcer son attractivité. Lekki, qui a reçu son premier navire commercial en janvier dernier, a démarré la semaine dernière ses opérations de dédouanement. Le port pourra viser une clientèle régionale. Il va réduire le rôle de Lomé et sans doute aussi celui de Cotonou.
Lekki est de plus une vitrine pour le français CMA-CGM qui opère le terminal à conteneurs. Il possèdera à terme une capacité de 2,4 millions de conteneurs par an, soit davantage que la référence régionale, le port de Téma à Lomé. Autre atout de Lekki : la zone franche attenante où sont notamment installées les usines d'engrais et les raffineries du groupe Dangote.
Lekki et sa zone industrielle vont bouleverser la carte des ports du golfe de Guinée et le Nigeria ne compte pas s'arrêter là. Il ambitionne de construire un autre méga-port près de la frontière béninoise, dans la localité de Badagry.