Afrique du Nord: Au moins 27 migrants morts ou portés disparus dans deux naufrages au large de la Tunisie

Un navire de la marine italienne vient au secours de migrants en mer Méditerranée.

Après deux naufrages survenus vendredi et samedi, près de 30 migrants sont décédés ou portés disparus. Ils avaient quitté la Tunisie depuis Sfax pour rejoindre l'Europe en traversant la Méditerranée.

D'après des témoignages recueillis par la justice, 37 migrants originaires d'Afrique subsaharienne étaient « partis du littoral au nord de Sfax sur deux embarcations ». L'une a fait naufrage vendredi après-midi. Les 20 personnes qui se trouvaient à son bord sont portées disparues. Les 17 autres qui étaient dans la deuxième embarcation ont pu quant à elles être sauvées, a précisé le porte-parole du tribunal de Sfax. L'autre naufrage a eu lieu ce samedi matin, « plus près de la côte ». Pour celui-ci, le bilan de « quatre corps repêchés sur une plage au nord de Sfax, trois disparus et 36 personnes secourues ».

Les organisateurs de ces traversées sont activement recherchés par les autorités tunisiennes et des enquêtes ont été ouvertes pour ces naufrages, selon le porte-parole du tribunal. Les embarcations étaient faites de tôle de fer, un matériau « n'offrant pas du tout [les] conditions de sécurité minimales, mais qui sont moins chères à fabriquer que celles en bois », a-t-il précisé.

Hausse des départs

Ces deux nouveaux naufrages alourdissent un bilan déjà très meurtrier depuis le début de l'année. Ainsi, depuis début mars, plus d'une centaine de migrants sont décédés ou ont disparu au large de la Tunisie. Et depuis 2014, plus de 26 000 migrants ont disparu dans les eaux de la méditerranée, selon l'Office international des migrations (OIM).

Ces derniers mois, la Tunisie fait face à une explosion des départs depuis son littoral. Vendredi, la garde nationale a annoncé avoir secouru ou intercepté « 14 406 personnes dont 13 138 originaires d'Afrique subsaharienne, le reste étant des Tunisiens », sur les trois premiers mois de l'année, soit plus de cinq fois le nombre recensé pour la même période de 2022.

Une hausse due à la crise économique et politique que traverse le pays, mais pas seulement. Depuis le 21 février et le violent discours anti-immigration tenue par le président Kaïs Saïed, la situation est devenue difficile pour les migrants subsahariens. Victimes d'agressions et de racisme, ils sont nombreux parmi les plus de 20 000 ressortissants officiellement enregistrés dans le pays à avoir perdu leur logement ou leur travail et cherchent donc, à tout prix, à quitter le pays.

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