Selon le Quai d'Orsay, « le risque d'attentat et d'enlèvement visant des Occidentaux est important dans la zone sahélienne (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) mais aussi dans les pays limitrophes ».
La France a rappelé que « tout déplacement dans les zones formellement déconseillées est à exclure », invitant les ressortissants français « qui s'y trouveraient (...) à les quitter ». Les ressortissants français qui se trouveraient dans ces territoires doivent savoir que « leur sécurité et leur vie sont explicitement et directement menacées » car « les risques avérés dans ces zones sont incompatibles avec le tourisme » et appelle à faire preuve d'une extrême vigilance. Cette alerte intervient quelques jours après la libération du journaliste Olivier Dubois, après son enlèvement au Mali par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, un mouvement terroriste implanté au Sahel.
La situation est particulièrement tendue dans la zone dite des « trois frontières » (Niger, Mali, Burkina Faso) qui est devenue un repaire des djihadistes sahéliens, dont Daech. Six Français et un Nigérien travaillant pour l'organisation non gouvernementale française l'Agence d'aide à la coopération technique et au développement ont été assassinés en décembre 2021, avec leur guide nigérien, par des hommes armés à moto, lors d'une excursion dans la réserve de girafes de Kouré, à 60 km au Sud-Est de Niamey. Dans la plupart des pays du Sahel, un sentiment anti-Français s'est rapidement développé ces dernières années.
« Les attaques contre l'ambassade de France à Ouagadougou et l'Institut français de Bobo Dioulasso, le 1er octobre 2022, les manifestations régulières au Mali, au Burkina Faso ou au Niger contre la présence française, le pillage des magasins français à Dakar, en mars 2021, ou les nombreuses invectives contre des responsables politiques français », sont des illustrations d'un sentiment anti-français au Sahel, selon une analyse du think tank indépendant français, l'Institut Montaigne, publiée en janvier 2023, indiquant qu' « une majorité de la population » du Sahel « rejetterait la présence française sous toutes ses formes (militaire, en premier lieu, mais aussi diplomatique et économique) ».