Depuis fin février, des affrontements opposent l'armée de cet État autoproclamé à des combattants locaux qui réclament le retour de trois régions (Sool, Sanaag et Cayn (SSC)) dans le giron de Mogadiscio.
Les combats ont fait au moins 200 morts de source médicale et provoqué le déplacement de près de 200 000 personnes. Plusieurs médiations ont été tentées pour sortir de cette crise, mais pour le moment, elles n'ont rien donné.
Les Éthiopiens sont les premiers à avoir tenté une médiation. Addis-Abeba a envoyé des émissaires au Somaliland, reçu des délégations des deux camps, mais le processus est au point mort. Les leaders Dhulbahante, en lutte contre Hargeisa (capitale du Somaliland), refusent de négocier tant que le Somaliland n'aura pas retiré ses forces de Las Anod.
Cette semaine, une délégation d'ambassadeurs occidentaux, britannique et américain notamment, a aussi demandé à rencontré le président du Somaliland, mais ce dernier a « refusé » déplore une source diplomatique. Un appel serait en négociation. « Le président Muse Bihi » est dans le repli, s'inquiète cette source.
Il faut dire que le ton est monté récemment entre Hargeisa et Washington. Le 30 mars, le département d'État américain a appelé le Somaliland à retirer ses forces de sécurité des zones en conflit et à tenir sans tarder les élections repoussées en novembre dernier, menaçant même de recourir à des restrictions de visa contre quiconque serait tenu responsable d'affaiblir « le processus démocratique ». Quelques jours plus tard, réplique du ministre des Affaires étrangères du Somaliland, qui a déploré à son tour le manque d'engagement de Washington dans cette crise.
Hargeisa joue pourtant gros avec ce conflit. Ces dernières années, l'État auto-proclamé avait franchi des étapes-clés dans sa quête de reconnaissance à l'international en capitalisant notamment sur sa stabilité, un argument qu'elle ne peut plus avancer aujourd'hui.