Ce 10 avril 2023, lors du procès de Mohamed Ould Abdel Aziz, un ancien général a affirmé avoir reçu l'ordre de l'ex-président mauritanien (2009-2019) de céder une partie de l'enceinte de l'école de police de Nouakchott en vue de sa transformation en un centre commercial. « Les témoignages de ceux qui ont défilé n'ont eu aucun intérêt juridique », a rétorqué l'un des avocats de l'ancien chef d'État qui est jugé pour des faits présumés de corruption, détournements de biens publics et blanchiment.
Le procès de l'ancien président mauritanien a repris ce 10 avril 2023 à Nouakchott. Mohamed Ould Abdel Aziz comparaît depuis le 25 janvier 2023 devant un tribunal criminel pour des faits présumés de corruption, détournements de biens publics et blanchiment. Des faits qu'il a toujours niés. Mais le tribunal a auditionné ce lundi plusieurs témoins, dont un général à la retraite et ancien directeur général de la police, qui a renouvelé des accusations contre l'ex-chef d'État.
Devant la cour, l'ancien général Ould Beckrime affirme ainsi avoir reçu l'ordre de Mohamed Ould Abdel Aziz de céder une partie de l'enceinte de l'école de police de Nouakchott en vue de sa transformation en un centre commercial.
La suite du procès suspendue jusqu'à la fin du ramadan
Le montant reste inconnu, mais Maître Lo Gourmo, qui défend l'État mauritanien, dénonce un bradage des biens publics : « On a bien vu que le témoignage du général a mis en lumière l'interventionnisme de l'ancien chef de l'État. Et, surtout, sa tendance à s'emparer des biens publics, pour en faire des affaires privées, pour en faire des biens privés, par des transactions douteuses. »
Maître Ciré Clédor Ly, l'un des avocats de Mohamed Ould Abdel Aziz, fustige la méthode utilisée par la cour pour accabler son client en l'absence de débat contradictoire : « Les dépositions d'un témoin n'ont de sens et de valeurs que lorsqu'elles sont soumises à un débat contradictoire. Il en est ainsi des documents dont l'accusation entend se prévaloir, et qui n'auront aussi de valeurs que lorsqu'ils feront l'objet de débats contradictoires. En tout état de cause, les témoignages de ceux qui ont défilé n'ont eu aucun intérêt juridique. »
Le procès a été suspendu de nouveau. Il reprendra après la fête de l'Aïd el-Fitr, dans dix jours, qui marquera la fin du ramadan.