Ourossogui (Matam) — La Fédération des associations des usagers des forages ruraux de la région de Matam (ASUFORM) (Nord), par la voix de son porte-parole, Aliou Ndao, a rejeté, dimanche, tout schéma confinant la gestion des forages ruraux à des privés, lesquels selon elle "ignorent les réalités socio-économiques des populations de la région".
"La Fédération des ASUFOR de la région de Matam et les populations dans toutes leurs composantes, après de larges et démocratiques concertations, rejettent vigoureusement et sans hésitation ni aucune ambiguïté toute gestion des forages par des privés qui ignorent totalement les réalités socio-économiques des populations", a d'emblée averti M. Ndao.
S'exprimant au cours d'une conférence de presse, il a indiqué que "les ASUFORM n'ont pas besoin del'intervention de qui que ce soit pour gérer leurs forages, car n'ayant aucune difficulté quant à l'accès à l'eau".
Il a souligné que les ASUFORM sont conscientes de l'importance des forages pour les populations.
Ce sont les seules structures en milieu rural veillant jour et nuit et en toute saison à une bonne gestion des infrastructures hydrauliques, a-t-il rappelé.
Samba Ndao, qui est le président de l'ASUFOR de Sédo Sébbé, relève que les associations des usagers des forages de la région de Matam interviennent dans tous les domaines, dans le cadre des projets de développement mises en oeuvre au sein des localités de la région.
"Sur le plan social, il est noté que [...] les mosquées, les écoles, les cimetières et les postes de santé sont exemptés du paiement de l'eau. Dans certaines ASUFOR, les populations démunies bénéficient de branchements sociaux pour avoir le robinet chez elles", a-t-il fait savoir.
Il ajoute que certaines parmi elles voient parfois leurs factures annulées par les ASUFOR, "quand elles rencontrent des difficultés pour payer leur consommation" d'eau.
La Fédération rappelle également que ces associations participent aussi au paiement du loyer de logements d'étudiants ressortissants de certains villages de la région établis hors de Matam, afin de leur faciliter les études. "Nous procédons aussi au paiement des salaires des infirmiers affectés dans des villages, sans oublier la construction de salles de classe, l'achat de pirogues et l'éclairage public", a poursuivi Samba Ndao.
Depuis le début du mois de mars, une réforme du service public de l'eau a été entamée dans la région de Matam, précisément à Ourossogui et dans plus de 700 villages de la région où la gestion de l'eau sera désormais assurée par des privés.