Pour un secteur du transport routier et aux normes environnementales, une étude du Bureau opérationnel de suivi du Pse a fait une série de recommandations.
Le Sénégal, à l'instar des pays du monde, est préoccupé par la protection de l'environnement. Parmi les secteurs les plus polluants, le transport routier constitue une des niches les plus préoccupantes. C'est conscient de cela que le Bureau opérationnel de suivi du Pse a commandité une étude sur l'impact des mesures incitatives pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le transport routier au Sénégal. Les résultats ont été présentés vendredi.
Selon le document, il est apparu des résultats des simulations que la hausse du prix de l'essence et du gasoil entrainerait une hausse des émissions de CO2 due en grande partie au transport informel qui utilise plus le gasoil que l'essence. Il est également apparu que la redistribution des recettes issues de cette mesure montre que l'investissement pour le renouvellement du parc automobile de transport donnerait les meilleurs résultats sur la croissance économique. « Les résultats indiquent que l'électrification dans le transport de masse permettrait de réduire considérablement les émissions de CO2 et a un impact également positif sur le Pib et sur la santé publique. Cette baisse des émissions permettrait de réduire les décès dus à la pollution de l'air.
Les émissions de carbone évitées dans une telle option apporteraient des ressources additionnelles qui pourraient financer le renouvellement du parc automobile de transport », renseigne le rapport. Pour le Directeur général du Bos, El Ousseyni Kane, l'étude a été menée avec l'Administration, le secteur privé, la Société civile, les élus locaux et les partenaires dans le but de comprendre les enjeux liés à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et d'identifier les mesures les plus efficaces pour y parvenir. Ainsi, dit-il, depuis le mois de juin 2022, la réflexion a été menée pour définir les actions à entreprendre pour atteindre les objectifs.
Batterie de mesures
Selon les conclusions et recommandations du rapport, il est important de mettre en place une norme d'émission au Sénégal pour les émissions de polluants et le cadre de gouvernance y afférent, par exemple en rendant obligatoire le relevé des émissions de polluants lors de la visite technique des véhicules. Le rapport recommande également, d'appliquer une taxe annuelle dénommée assurance carbone pour les véhicules dépassant la norme d'émission. Il plaide pour la révision du statut du Centre de Gestion de la Qualité de l'Air, à promouvoir le statut de chauffeur professionnel par la délivrance d'un certificat d'aptitude professionnelle à la conduite des véhicules de transports publics de voyageurs, de marchandises et d'engins.
Toujours dans les recommandations, les auteurs de l'étude appellent à renforcer le Conseil exécutif des transports urbains durables (Cetud) pour la mise en place d'un système de transport intelligent dans les grandes agglomérations pour améliorer la gestion du trafic. Il suggère aussi de prendre en compte, dans la planification des projets de transport, le triptyque Air-Climat-Energie pour capter les financements verts, d'améliorer la qualité du carburant, de renforcer les lignes de transport de masse, de mettre en place des lignes de crédit à des conditions souples pour inciter le secteur privé à acquérir du nouveau matériel, d'adopter une fiscalité incitative pour les importations de véhicules sobres en carbone, de promouvoir l'utilisation de véhicules à moteur essence afin d'anticiper sur la fin des véhicules à moteur thermique en Europe, en Amérique et au Canada...