En théorie politique, ils sont champions toute catégorie. Ce sont toujours eux qui ont de belles idées pour mieux gouverner et développer ce pays. Avec des mots et rien que des mots, ils pourraient refaire mille fois la Côte d'Ivoire. Ce qu'ils savent faire, c'est parler, parler et parler... Malheureusement, on ne bâtit pas un pays avec des discours, une rhétorique populiste, mais plutôt des actions concrètes.
En la matière, Laurent Gbagbo et ses hommes - puisque c'est d'eux qu'il s'agit - ont étalé à la face de la Nation leurs carences pour ne pas dire leurs limites lors de leur gestion cahoteuse du pouvoir avec pour cerise sur le gâteau un conflit postélectoral qui a fait officiellement 3000 morts. Mais, comme ils n'ont pas honte, ils osent encore, alors qu'ils devraient faire profil bas dans cette Côte d'Ivoire apaisée, s'ériger en donneurs de leçons, en embouchant la trompette de la critique simpliste : dénoncer, dénoncer et encore dénoncer parfois avec de faux arguments...sans rien proposer.
Les deux récentes sorties de Laurent Gbagbo d'abord le 31 mars à la place Ficgayo de Yopougon, et ensuite le lendemain, 1er avril, au Palais de la culture de Treichville, ont confirmé ce qu'on savait déjà : ces gens-là sont de vrais populistes. Ce qu'ils savent faire, c'est de manipuler l'opinion, du moins ceux qui continuent de croire en eux. Pour résorber le chômage des jeunes qui lui est aussi imputable, parce qu'il a passé le plus clair de sa présidence à les manipuler en les réduisant aux fréquentations des agoras et parlements, Laurent Gbagbo n'a pas trouvé mieux que de leur proposer, quoique ce n'est pas une sotte activité, d'aller acheter de l'igname à Bondoukou ou Odienné pour venir les vendre à Abidjan. Soyons sérieux, ce n'est pas ce commerce qui donnera du travail à tous ces jeunes en quête d'emploi. Et Gbagbo le sait très bien, pour avoir dirigé ce pays.
En clair, il s'agit de la pure démagogie...De toute évidence, l'homme n'a pas changé et renoue avec ses vieilles habitudes. Manipuler les populations. Un jeu cynique dans lequel les jeunes ne doivent absolument pas tomber. Si en dix ans de pouvoir, Gbagbo n'a rien fait pour eux, ce n'est pas aujourd'hui qu'il fera quelque chose pour eux. Il leur appartient donc d'ouvrir grand les yeux et de ne pas se laisser tromper par les discours mielleux de l'ancien chef d'Etat et ses hommes. Il y va de leur avenir.
