Fin de parcours pour Djaffar Younous, le réputé criminel dangereux et auteur de plusieurs actes de kidnapping qui avait fait parler de lui depuis l'année 2003. Incarcéré à maison de force de Tsiafahy depuis une vingtaine d'années, il était extrait de ce centre de détention vendredi 7 avril 2023 pour une enquête externe quand le convoi de la gendarmerie le ramenant à cet endroit a fait 'objet d'une embuscade armée perpétrée par un groupe d'individus inconnus. Les malfaiteurs ont tiré sur la voiture transportant Djaffar. Lors de ces fusillades, Djaffar a été tué et un gendarme a été blessé à son bras gauche.
Libération ou élimination
Samedi matin, le colonel Tahina Ravelomanana, commandant de la section de recherche criminelle de la gendarmerie ayant son siège à Fiadanana, a convoqué la presse pour rapporter ce qui s'était passé ce jour-là. D'après lui, l'extraction de Djaffar de la prison de Tsiafahy a fait suite à des renseignements émanant d'une personne de bonne volonté dénonçant que Djaffar concoctait une action de grande envergure dès sa sortie de prison qui devait avoir lieu vers la fin du mois de mars. Et pour ce faire, il était déjà en contact avec des complices à l'extérieur de la prison. Des armes sont déjà prêtes et cachées quelque part. Nantis de ces renseignements, la gendarmerie s'est vite mobilisée. La section de recherche de Fiadanana a alors commencé son enquête sur ce présumé instigateur de crime.
Extrait de prison de Tsiafahy, ce dernier a été amené à Fiadanana pour l'approfondissement de son enquête durant laquelle il a avoué son forfait tout en indiquant les lieux où les armes à utiliser dans cette action ont été cachées. Djaffar a alors affirmé qu'elles se trouvent à Ankadiefajoro, domicile de son ancien compagnon de guerre, le feu Rasamy, lui aussi avait déjà été mis hors d'état de nuire il y a quelques années. Descendus sur les lieux, les gendarmes ont découvert un fusil d'assaut de fabrication chinoise, trois pistolets automatiques et 49 munitions dont des cartouches de 7,65 mm. Lors de son interrogatoire, le suspect aurait cité le nom d'un karana qu'il comptait enlever dans cette action gigantesque.
D'après la colonel Tahina Ravelomanana, l'interpellation de Djaffar n'a été terminée que tardivement. Les gendarmes étaient alors en route pour ramener Djaffar à Tsifahy quand une moto avec deux personnes à son bord les ont croisés à l'endroit appelé Ambohitsoa, fokontany Ankorondrano à proximité de la prison de Tsiafahy. Tout d'un coup, les motards ont ouvert le feu en direction de la voiture Kangoo de la gendarmerie. Ce serait déjà un coup bien préparé du fait que d'autres individus qui étaient déjà postés quelque part ont également tiré sur ladite voiture par derrière.
Pris en tenaille, celle-ci a reçu deux balles dans son parebrise et un autre dans sa portière arrière. Les projectiles ont atteint Djaffar qui se trouvait sur la banquette arrière de la Kangoo et le gendarme principal hors classe qui été le chauffeur de la voiture. Compte tenu de ces circonstances, le colonel Tahina Ravelomanana, lui aussi était à l'intérieur de la voiture attaquée, s'interroge sur le mobile de cette embuscade dont les auteurs ont pu s'échapper après l'acte en laissant derrière eux leur moto. Un revolver et cinq munitions percutées y ont été découverts. Ces assaillants ont-ils eu l'intention de libérer Djaffar ou de l'éliminer tout simplement ? Ce dernier qui a commencé à dévoiler des secrets et aurait pu par la suite dénoncer tous ses complices. Affaire à suivre.
