Monseigneur Marcel Utembi, archevêque métropolitain de Kisangani(Tshopo), a demandé, lundi 10 avril, aux autorités de prendre leurs responsabilités face à la montée de l'insécurité dans cette ville.
« La situation vécue actuellement dans la ville de Kisangani est inacceptable», a-t-il dit.
Même en plein jour, des commerces ainsi que des maisons d'habitations sont attaqués sous l'oeil de l'Etat, déplore le prélat catholique.
« Il y a les braquages en plein jour, des attaques des maisons, des attaques des commerces qui se font parfois en plein jour et tout cela à l'indifférence de ceux-là qui sont censés nous protéger. Et dans cette atmosphère de passivité, il y a des gens, des groupes qui surgissent pour imposer leurs revendications, donc nous sommes comme dans la jungle où l'anarchie semble élire domicile. Nous ne pouvons pas accepter ça, l'Etat doit protéger les personnes et leurs biens », a poursuivi l'archevêque.
Ce dernier demande à la population de se prendre en charge si rien n'est fait.
Lundi 10 avril, le philosophât St Augustin a échappé à un incendie d'origine criminelle. C'etait une tentative d'un groupe de personnes de la communauté Komo qui essayaient, selon eux, de « récupérer la terre de leur ancêtre » alors que ce patrimoine de l'archidiocèse de Kisangani est couvert par des documents fonciers en bonne et due forme.
Après un dialogue des sourds avec les formateurs du Grand séminaire, ils ont vandalisé une camionnette en stationnement dans la cour, ont brisé des vitres, blessé un séminariste avant de tenter d'incendier les homes. Ils n'ont pas réussi à mettre le feu grâce à l'intervention farouche des pensionnaires de cette maison de formation religieuse.
La police est intervenue et les a dispersés sur l'appel de l'archevêque Marcel Utembi.
Bien avant, des membres de la communauté Komo avaient déjà implanté des jalons sur un terrain de plus de 5 hectares de ces terres de l'église catholique afin d'en vendre des parcelles à des particuliers.
L'archevêque a aussi déploré ces incidents fonciers :
« En ce qui concerne le patrimoine foncier, ceux qui ont leurs titres fonciers, leurs documents en ordre, c'est l'Etat qui doit les protéger. On doit aussi attirer l'attention de certains chefs coutumiers, attirer l'attention des prétendus ayant droit qui viennent revendiquer n'importe quoi, c'est de l'anarchie, c'est du désordre ».
Pour lui, dans ce domaine, les citoyens lésés doivent savoir défendre leurs droits.
« Ce désordre doit finir, ça c'est le message que je lance à quiconque veut nous entendre et aussi aux propriétaires soyez vigilants, que tout le monde soit vigilant pour assurer sa propre défense des droits qui sont reconnus par la constitution congolaise », a lancé Mgr Utembi.