Congo-Kinshasa: Enrôlement des électeurs en RDC - Des organisations de la société civile s'opposent à sa fin

En République démocratique du Congo, l'enrôlement des électeurs qui a débuté le 24 décembre 2022 en vue des prochains scrutins, prévus fin 2023 et en 2024, doit s'achever ce 11 avril. Des organisations de la société civile s'opposent toutefois à la fin de ce processus dans certaines parties de l'Est du pays où les opérations ont été compliquées, notamment à cause du climat sécuritaire.

La Commission électorale congolaise (Ceni) s'était donnée trois mois pour enrôler les électeurs en vue des différents scrutins prévus en RDC à la fin de l'année 2023 et en 2024, notamment la présidentielle du 20 décembre prochain. Trois mois pour enrôler les 49 millions de votants estimés en République démocratique du Congo.

Finalement, c'est avec tout juste 15 jours de retard que la Ceni va terminer cet enrôlement puisque le processus dans la dernière zone, qui concerne l'est du pays, doit s'achever ce 11 avril au soir. C'est la fin des opérations commencées le 24 décembre dernier.

En attendant, la Commission électorale invite tous les électeurs qui veulent s'enrôler à se rendre avant 17h dans les différents centres de la troisième zone opérationnelle.

Une fin d'enrôlement à laquelle s'oppose plusieurs organisations de la société civile en RDC. Notamment au Nord-Kivu et en Ituri, où les opérations ont été compliquées à cause du climat sécuritaire avec les rebellions du M23 et des ADF.

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Ces organisations mettent aussi les nombreux problèmes techniques qui ont empêché de nombreux électeurs de s'enregistrer.

Une partie de l'opposition, de son côté, s'était inquiétée d'enrôlement des mineurs, d'étrangers. Elle avait aussi dénoncé l'existence de centres fictifs et la détention de kits d'enrôlement par des groupes armés ou encore des particuliers. Même critique du côté des églises catholique et protestante qui ont prévenu qu'elles n'accompagneront pas un processus « électoral biaisé ».

L'enjeu - pouvoir voter aux prochaines élections - est évidemment important, mais ce n'est pas tout. En effet, les répartitions des sièges au Parlement vont se faire sous la base de ce nouveau fichier électoral. Et ça inquiète les zones où peu d'électeurs ont été enrôlés.

Les chiffres définitifs ne sont pas encore connus. Mais il y a environ trois semaines, seuls 29% des électeurs de la troisième zone avaient pu s'inscrire, 22% de ceux du Nord-Kivu, 24% en Ituri et pour certains territoires, comme le Masisi et le Rutshuru, même pas 10% du corps électoral avait été enrôlé selon les chiffres du 17 mars.

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