Selon certaines sources, la commune de Ménaka dans la région de Gao, dans le centre du pays, serait encerclée par l'Etat Islamique au Grand Sahara.
En tout cas, certaines sources au sein de la population confirment l'emprise de Daech sur des localités environnantes. Des milliers de personnes ont déjà quittée Ménaka pour aller vers d'autres grandes villes comme Gao. D'autres sources nient cet encerclement par des djihadistes.
Lundi (10 avril) des éléments de Daech ont attaqué les localités de Tindermene et de Inkadewane, situées dans la région de Menaka. Ces individus ont saccagé des boutiques et procédé à des enlèvements.
"J'ai vu des voitures contenant des armes lourdes notamment des douze sept. A sortie de la ville, il y avait aussi un groupe de motocyclistes qui ont intercepté un véhicule à l'hôpital de Ménaka" témoigne un habitant qui a préféré garder l'anonymat.
Des craintes
Pour Housseyni Ag Yehia, un ressortissant de Ménaka, l'arrivée des terroristes djihadistes à Tidermene aura de lourdes conséquences pour les populations de la zone.
"Maintenant avec cette prise de Tidermène, c'est toute la région de Ménaka qui est encerclée... une région de 80.000 km2. C'est toute cette zone qui échappe au contrôle non seulement des mouvements armés, notamment du GSIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans), mais aussi de l'armée malienne. L'armée malienne est seulement présente à l'intérieur des villes, le camp FAMa (Forces Armées maliennes) et celui de la Minusma. Même si les groupes armés comme le Gatia ou le MSA se sont repliés vers l'intérieur de la ville avec toutes les populations déplacées. Il faut comprendre également que les populations dans cette zone sont des populations nomades et pastorales qui vivent de l'élevage. Ces différents événements s'accompagnent également du vol du bétail. Du coup, quand les groupes armés attaquent un village, c'est tout le bétail qu'on emporte" explique t-il à la DW.
Contacté par la DW, le colonel major Issa Tembiné, gouverneur de la région de Ménaka affirme qu'il n'y a pas de pression dans la ville de Ménaka et que les populations vaquent normalement à leurs occupations.