Afrique Centrale: Ambiance délétère au barreau du Gabon

Une crise est apparue le 6 janvier lorsque Maître Raymond Obama Sima a été élu nouveau bâtonnier à l'issue de l'assemblée générale de l'ordre. Depuis, un recours a été déposé au Conseil d'État pour annuler son élection. Une audience se tiendra ce mercredi. Mais le conflit semble s'être déplacé en dehors des prétoires.

Pour les adversaires du nouveau bâtonnier, Me Raymond Obame Sima n'a pas suffisamment d'ancienneté pour exercer ces fonctions. La théorie exige dix ans de métier, mais certaines dispositions nécessiteraient jusqu'à quinze ans de pratique. Me Jean-Paul Moumbembé a déposé le recours au Conseil d'État. Il demande qu'une nouvelle élection soit organisée et qu'un bâtonnier intérimaire soit désigné.

« Mon jeune confrère a oublié toutes ces règles, il s'est contenté du principe. Il ne peut pas représenter le barreau, donc il vaut mieux quitter l'affaire avant que l'affaire ne vous quitte. C'est le bâtonnier qui représente chaque avocat, partout. Mais lui ne peut pas représenter le barreau devant la Cour de Cassation et non plus devant la Cour constitutionnelle. Il ne pourra jamais être accepté même s'il y a des cérémonies, il ne pourra jamais faire aucune allocution au nom du barreau. Il ne peut pas ! », martèle Jean-Paul Moumbembé.

La crise semble profonde. Un projet de scission au sein de l'ordre a été éventé et le Conseil de l'ordre a suspendu pour six mois l'un des avocats impliqués. Enfin, ce week-end, deux effractions notamment dans les bureaux de Me Sima ont été constatés. « J'ai préféré considérer que c'était des actes isolés de cambrioleurs maladroits mais certains confrères m'ont quand même invité à la plus grande prudence », relativise Me Raymond Obame Sima. Maître Sima précise que lors de l'effraction, les caméras de surveillance sont mystérieusement restées inactives. Il a promis de porte plainte. « Je suis totalement surpris par la tournure des évènements. Une élection a eu lieu avec des résultats totalement incontestables. J'ai pour moi la sérénité de la loi », estime-t-il.

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