Sénégal: Cathédrale de Dakar - Veillée pascale en l'honneur du Christ

11 Avril 2023

Après 40 jours de carême, la communauté catholique a célébré, dans la nuit du samedi au dimanche, à la cathédrale de Dakar, la Pâques, jour de la résurrection du Christ.

Il fait nuit à la cathédrale Notre-Dame des Victoires de Dakar. Un couple descend d'un taxi et arpente les quelques marches d'escalier qui mènent à l'intérieur du lieu de culte. Il est 21h 30mn. À l'exemple de ce jeune couple, des fidèles catholiques, par petits groupes, arrivent pour la vigile pascale. Avant d'entrer dans l'église, certains passent devant quelques étals installés à la devanture de la cathédrale pour disposer d'une bougie. « C'est combien pour le cierge », demande un fidèle. « Ça dépend de votre générosité », lui rétorque un jeune scout. Il lui tend un billet de 500 FCfa et lui demande de prendre 200 FCfa. Le bonhomme lui rend sa monnaie. Le jeune scout s'exécute. « Recevez le corps du christ », chante le fidèle avant de prendre congé d'eux.

Pendant ce temps, un vent frais souffle sur l'esplanade de la cathédrale. Les fidèles catholiques continuent de venir. Ils sont sur leur 31. Les hommes en costume pour la plupart, pendant que les femmes rivalisent avec leurs belles robes. À 21h 52, le grand brasier est allumé sur le parvis de la cathédrale de Dakar. Une flamme y jaillit. Au fur et à mesure, des fidèles l'entourent et mettent du liquide pour la raviver. Cette flamme est « le symbole du Christ ressuscité », « la lumière qui éclairera la nuit », nous explique un jeune fidèle.

Tout autour, les fidèles catholiques tiennent, chacun, un petit cierge. Toutes les lumières de l'église sont éteintes. Le moment choisi par l'archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, pour sortir d'une salle. Il se met devant le brasier et formule quelques prières : « L'église invite tous ses enfants à prier. Prions le Seigneur ».

« Cloches de Pâques »

Après ces quelques mots, l'archevêque allume le grand cierge appelé « cierge pascal ». « C'est la lumière du christ ressuscitant de la croix », a expliqué l'archevêque. Toutes les personnes autour de Mgr Benjamin Ndiaye allument leurs petits cierges. En procession, ils se dirigent tous vers l'Église où attendent de nombreux fidèles. Ces derniers tiennent, chacun, une bougie allumée. Pendant de longues petites minutes, une scintillation de petites lumières éclaire l'intérieur de la cathédrale de Dakar. Un jeune se met devant l'ambon pour chanter la résurrection du Christ. En choeur, les fidèles répondent : « Alléluia » (Louez soit le Seigneur). Après ce « chant de la résurrection », la lumière est rallumée.

Les fidèles peuvent maintenant s'asseoir pour écouter les lectures de la Bible. Suite à ces différentes lectures, la cloche de Pâques a retenti très fort dans l'église. Le son est accompagné de chants de la chorale. Ces « cloches de Pâques » signifient la joie du peuple de Dieu après la résurrection du Christ. La cloche sonne sans arrêt. Après la célébration de la parole, Monseigneur Benjamin Ndiaye commence son homélie pour délivrer un message à la communauté catholique. Un grand silence règne dans la salle où les fidèles écoutent de manière silencieuse son sermon. Aliou Ngamby NDIAYE

MONSEIGNEUR BENJAMIN NDIAYE, ARCHEVÊQUE DE DAKAR

« Que nos bonnes intentions en matière de respect de l'environnement soient en cohérence avec nos comportements »

Dans son homélie, lors de la veillée pascale, le samedi 8 avril 2023, Monseigneur Benjamin Ndiaye a encore appelé au respect de l'environnement et à la promotion d'un bon cadre de vie. À son avis, cela épouse de bons comportements de tous les citoyens.

« À vous tous, je dis un grand Alléluia », a déclaré l'archevêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye, en commençant son homélie. « Alléluia », répondent en choeur les fidèles. « Le christ est vraiment ressuscité. Jésus est appelé Seigneur, car il est ressuscité d'entre les morts. Il vous renouvelle une vie chrétienne plus belle et plus épanouissante », a-t-il ajouté.

Dans son homélie, il a tiré quelques enseignements des différentes lectures de la Bible. Monseigneur Benjamin Ndiaye a insisté sur la protection de l'environnement. « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre », a rappelé le religieux. Cette terre, dit-il, est une « oeuvre magnifique de Dieu ». Cependant, il se demande qu'avons-nous fait de cette terre, car elle est attaquée de toute part. La dégradation de l'environnement est devenue, aujourd'hui, plus qu'une réalité.

La terre, création de Dieu, est victime de multiples dégâts. « En guise d'alerte, le Pape François a publié, en 2015, un document de référence sur la sauvegarde de l'environnement commun », a-t-il rappelé. « Que nos bonnes intentions en matière de respect de l'environnement et de promotion d'un bon cadre de vie soient davantage en cohérence avec nos comportements », a-t-il insisté. L'archevêque de Dakar a encore déploré le pillage des forêts de la Casamance depuis quelques années.

Le religieux a beaucoup insisté sur la sacralité de l'être humain. Selon lui, à travers sa parole, « Jésus rappelle que Dieu ne veut pas de sacrifice humain ». Ce que Dieu attend de ses créatures, dit-il, est « l'obéissance », « l'amour du prochain » et non le sacrifice. « Dieu ne nous demande pas de sacrifier nos semblables. Ce serait profaner la parole de Dieu que d'attenter à la vie de son semblable. Que Dieu nous préserve de toute atteinte à la vie d'autrui en son nom », a-t-il prié. Par ailleurs, l'archevêque de Dakar a invité les fidèles à prêter une oreille attentive à Dieu. « Allons vers lui, écoutons-le et nous vivrons. Notre Dieu ne cesse de nous poursuivre pour nous faire du bien », a-t-il souligné. A. Ng. NDIAYE

L'archevêque de Dakar en communion avec les fidèles de Malika

Les fidèles chrétiens étaient venus en grand nombre à la chapelle de Malika pour assister à la messe pascale célébrée par Monseigneur Benjamin Ndiaye. Dans son homélie, l'archevêque de Dakar a recommandé aux Chrétiens de suivre l'exemple de la vierge Marie et de s'inspirer de ses qualités.

L'archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, a célébré, dimanche 9 avril 2023, la messe de Pâques à la chapelle de Malika, à Keur Massar. Une chapelle trop petite pour contenir les nombreux fidèles ayant fait le déplacement pour célébrer la résurrection du Christ. Monseigneur Benjamin Ndiaye a montré sa grande joie de communier avec les fidèles catholiques de Malika. « En vous disant aujourd'hui alléluia c'est toute ma joie que je veux vous transmettre. Ma joie de venir jusqu'ici.

Ma joie de vivre cette fête de Pâques avec vous. L'année dernière, le 12 juin, j'étais venu assister à votre fête patronale. C'était la première fois que je venais à Malika. Quand j'ai vu l'endroit et les personnes que j'y ai trouvées, j'ai dit au curé que je viendrai ici à la prochaine fête de Pâques », déclare-t-il. Selon Benjamin Ndiaye, le Pape François leur a demandé d'aller à la rencontre des fidèles comme on confie à un berger de s'occuper de son troupeau. « Le Pape nous a dit d'être au milieu du troupeau pour savoir ce qui se passe en son sein, les difficultés, les joies, les besoins. C'est pourquoi je suis venu ici. Des fois aussi, le berger doit être derrière le troupeau parce que certains peuvent être fatigués ou découragés. Le berger doit alors avoir une bonne condition physique qui lui permet de s'enquérir de leur situation. Il n'est pas facile d'être berger », reconnait-il.

Dans son sermon, l'archevêque Benjamin Ndiaye a fortement recommandé aux chrétiens de Malika et du Sénégal de s'inspirer de la foi de la vierge Marie. Selon-lui, les évangiles n'ont rien dit sur le jour où Marie a rencontré Jésus qui a ressuscité parmi les morts. Cependant, il imagine que la sainte Marie était très contente. Monseigneur Benjamin Ndiaye d'insister sur le fait que les chrétiens ont beaucoup à apprendre des qualités de la vierge Marie. « Dans notre diocèse, je souhaite que l'on accorde encore plus d'importance à Marie. C'est elle qui nous a pris par la main pour nous amener jusqu'à Jésus Christ. Dieu lui avait dit « je t'ai confié une mission. Tu dois être la mère du sauveur' ». Marie a répondu « Fiat, j'accepte ce que Dieu a décidé ».

Cela nous apprend le respect de la parole donnée », dit-il. Il a souligné la persévérance de Marie dans les louanges faites à Dieu. « Elle ne s'est pas arrêtée là. Elle a témoigné à Elisabeth le « Magnificat ». C'est-à-dire louer la grandeur de Dieu pour les miracles qu'Il m'a consacrés. Le magnificat est d'une grande importance. Il ne faut pas se contenter de prier Dieu de nous donner telle ou telle chose. Mais il faut louer avant de demander », confie Mgr Benjamin Ndiaye. L'archevêque de Dakar invite aussi les fidèles à s'approprier la parole de Dieu. « Si on veut approfondir notre identité chrétienne, il faut que les paroles de Dieu soient dans nos coeurs », déclare-t-il.

Cheikh Mbacké Diawara, Sous-préfet de Malika

« C'est un grand honneur pour nous d'accueillir Monseigneur Benjamin Ndiaye »

« Malika est à la périphérie de Dakar, dans la banlieue. Cela n'a pas empêché Monseigneur de venir passer avec nous Pâques. Cela est pour nous un grand honneur. Donc, au nom du préfet du département de Keur Massar, nous disons merci à Monseigneur de passer la fête avec nous. Monseigneur, nous avons appris et retenu que vous êtes un berger au-devant de son troupeau, au milieu de son troupeau, mais aussi un berger derrière son troupeau. C'est cela que nous attendons d'un leader. Il y a un espace qui est réservé à la communauté. Il y a aussi un cimetière qui est réservé à cette communauté. Nous avons un plan d'urbanisme en cours d'élaboration. Ceci simplement pour dire que l'État est aux côtés de Monseigneur pour accompagner la communauté dans ses aspirations, dans ses projets pour que le vivre ensemble puisse être matérialisé ».

THIÈS

Mgr André Guèye prie pour une « résurrection nationale »

La veillée pascale a été marquée, samedi, à Thiès, par une ardente prière de Monseigneur André Guèye pour « une résurrection nationale » en ces temps qui augurent des jours pas rassurants pour notre pays. Devant les nombreux fidèles réunis à la cathédrale, le message de l'évêque du diocèse de Thiès a porté sur l'amour, la fraternité, le dialogue et autres.

Dans son homélie à l'occasion de la veillée pascale, l'évêque du diocèse de Thiès, Mgr André Guèye, a délivré aux fidèles un message fraternel demandant à chacun d'eux ceci : « croire et vivre sa foi ; croire en Jésus ressuscité et vivre avec lui, en ressuscité ». Selon le religieux, la mort et la résurrection du Christ constituent, pour les croyants, le socle de la foi et son identité. C'est pourquoi, il a estimé que chaque Pâques doit marquer, pour le chrétien, un pas de plus dans son attachement à Jésus, dans sa foi. « Ayons confiance en Jésus. Suivons le Christ et lui seul, de tout coeur ! Ressuscitons avec lui par une foi fervente et une confiance renouvelée », a souligné l'évêque du diocèse de Thiès.

Selon Mgr André Guèye, le chemin pour suivre Jésus, c'est l'amour. C'est pourquoi, l'homme d'église a demandé aux fidèles de « quitter la haine qui ronge le coeur, fuir la tombe des jalousies qui rendent malheureux, rejeter les médisances et les petites et méchantes paroles à l'endroit des autres ». Ainsi, a-t-il appelé ses frères et soeurs en religion à « ressusciter, collectivement, ensemble, à l'amour et à la fraternité qui doivent caractériser la communauté des disciples du Christ ».

Aussi, Mgr André Guèye a-t-il prié pour « une résurrection nationale en ces temps qui augurent des jours pas rassurants pour notre pays ». Il a imploré le Seigneur ressuscité pour « un Sénégal de paix, de dialogue et de fraternité » dont la construction incombe à l'ensemble des citoyens et des acteurs politiques. Il a appelé à « un engagement personnel et commun contre l'injustice, mais aussi contre la haine et la violence aveugle, facile et gratuite dont le Christ lui-même a été victime ».

MGR PAUL ABEL MAMBA, ÉVÊQUE DE TAMBACOUNDA

« La relation avec Dieu est la source de notre existence »

L'évêque de Tambacounda, Monseigneur Paul Abel Mamba a dirigé, dimanche 9 août 2023, la messe de Pâques à la cathédrale Marie Reine de l'Univers de Tambacounda. Dans son homélie, il a mis l'accent sur la course effrénée à l'argent et aux biens matériels. Á son avis, le bonheur de l'homme n'est pas le bien matériel. La preuve, explique-t-il, beaucoup de personnes, malgré les nombreuses richesses dont elles disposent, se sont suicidées. Pour lui, « c'est la relation avec Dieu qui est la source de notre existence ».

« Si Dieu n'existe pas, la vie n'a plus de sens. Si on n'est pas en communion avec Dieu, on n'a plus d'avenir, ni de raison d'être », a souligné Monseigneur Paul Abel Mamba. Pour éviter de sombrer dans ces tentations, le religieux a invité les fidèles à toujours « garder les liens avec Dieu par Jésus Christ et l'Esprit Saint ».

Par ailleurs, l'évêque de Tambacounda a rappelé que « la religion n'est pas un jeu d'intérêt ou de prestige pour avoir sa propre gloire ». C'est plutôt « une question de vie ou de mort ». « Si on n'est pas à Dieu, on ne vit plus, on végète », a-t-il ajouté.

L'évêque de Tambacounda a invité les fidèles à se départir de tout ce qui est mauvais et de ce qui est mensonge. Car « ils sont source de division. « Le rôle du démon est de diviser. Mais concentrons-nous sur ce qui nous amène à la communion, à la fraternité, à l'amour », a-t-il appelé. Pour Monseigneur Paul Abel Mamba, « le Christ est mort pour l'amour qu'il nous porte ».

PAROISSE DE DIOURBEL

Les fidèles invités à se marier à l'église

La messe de Pâques , dimanche 9 avril 2023, a été une occasion pour le curé de la Paroisse Notre Dame des Victoires de Diourbel de rappeler aux jeunes l'obligation de se marier à l'église.

La paroisse Notre Dame des Victoires de Diourbel a accueilli, dimanche 9 avril 2023, sa première messe de Pâques depuis son inauguration le 1er octobre 2022. Enfants, jeunes et adultes chrétiens de la commune de Diourbel ont prié et célébré la résurrection de Jésus Christ. Un grand moment de ferveur. Le curé de la Paroisse Notre Dame des Victoires de Diourbel, Abbé Claver Ndione, en a profité pour faire passer des messages. Il a rappelé aux fidèles l'importance de célébrer leur mariage à l'église.

Le prêtre s'est prononcé sur la question d'abord en pleine messe, puis à la fin de la l'évènement. Il dit avoir constaté que l'église de la commune de Diourbel n'a enregistré aucun mariage religieux pendant ces deux dernières années. Une situation qu'il a jugée « anormale ». Pour lui, les jeunes ont l'obligation de se marier à l'église. « Le mariage fait à l'église est le seul reconnu pour les chrétiens. Donc, pour être en règle avec les sacrements de l'église, on demande aux gens de venir », a-t-il lancé.

Il a également souligné que son message est une invite aux jeunes à éviter d'avoir des enfants hors-mariage sans pour autant s'engager. « C'est ce qu'on voit actuellement avec nos jeunes. Ils ont des enfants un peu partout. Tu as deux ou trois enfants et tu n'es pas marié. Ce n'est pas le souhait de l'église. On invite les gens à se marier pour être plus responsable », a-t-il ajouté.

Après avoir réitéré l'interdiction du concubinage par la religion chrétienne, le curé a précisé que l'église ne rejette pas le mariage traditionnel et le mariage civil. Selon lui, c'est une obligation qui intervient après que l'union a été scellée civilement et traditionnellement.

Le chef de la paroisse Notre Dame des Victoires de Diourbel a invité tous les chrétiens à ressusciter comme le Christ. Pour lui, cette résurrection consiste à sortir des ténèbres et pour entrer dans la lumière, mais aussi de sortir de tout ce qui est mauvaise vie et améliorer son existence. Il a demandé à tous les chrétiens de réciter des prières pour que tout le monde puisse retrouver la paix, la tranquillité et la sérénité au Sénégal.

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