Soudan - L'ONU s'inquiète d'un appel au meurtre de son émissaire sur les réseaux sociaux

Un appel à la haine et à la violence inquiète au Soudan. Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, un homme s'en prend publiquement à l'émissaire de l'ONU à Khartoum, Volker Perthes, et demande à l'assassiner. Les Nations unies ont appelé les autorités soudanaises à ouvrir une enquête.

La vidéo a été filmée au cours d'une conférence réunissant des cadres de différents partis islamistes soudanais et des personnalités liées au régime déchu d'Omar el-Béchir. On y voit un homme qui dit s'appeler Adelmoneim s'en prendre à l'émissaire de l'ONU.

« Je demande une fatwa (...) pour faire couler son sang », dit-il avant d'ajouter être « volontaire pour le faire ». Par la suite, l'homme accuse Volker Perthes d'avoir commis des « infractions » en ayant « exclu » certaines factions des discussions en cours censées remettre la transition démocratique sur les rails. Dans ces pourparlers, l'ONU joue le rôle de « facilitateur ». La signature de l'accord final, qui prévoit notamment une réforme des services de sécurité, a été reporté la semaine dernière sine die.

« Creuser les divisions »

Mardi soir, les organisateurs de la conférence ont pris leur distance vis-à-vis de l'homme, mais critiquent tout de même le « rôle négatif », selon eux, de l'ONU dans ce processus qui imposerait « une vision étrangère au peuple soudanais ». Les partisans de la dictature islamo-militaire d'Omar el-Béchir appellent régulièrement au départ du pays de l'émissaire de l'ONU.

« Les appels à la haine et à la violence ne feront que creuser les divisions mais ils n'empêcheront pas la mission de mener à bien ses activités », a répondu l'ONU dans un communiqué. L'organisation onusienne demande à Khartoum de ne pas laisser passer l'affaire et d'ouvrir une enquête.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.