Pour informer les citoyens sur les étapes clés de la révision exceptionnelle des listes électorales, « phase cruciale du processus électoral », le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce) a lancé ce mardi une campagne de sensibilisation et de supervision citoyenne. Il a aussi salué l' « ouverture au dialogue et à la concertation avec toutes les forces vives de Nation » réaffirmée par le chef de l'Etat, tout en l'invitant à prendre des initiatives pour l'instauration d'un climat politique apaisé.
Conformément à sa « mission d'observateur citoyen et de régulateur du jeu politique », le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce) a entamé depuis le mardi 11 avril 2023 une « campagne nationale de sensibilisation et de supervision citoyenne sur les médias nationaux et communautaires pour informer les citoyens sur les étapes clés de la révision exceptionnelle des listes électorales, phase cruciale du processus électoral ». A cet effet, il a déployé « 46 superviseurs et 230 relais communautaires à travers les 46 départements du Sénégal pour assurer une participation qualitative et quantitative au scrutin présidentiel de février 2024 », souligne une déclaration datée d'hier et co-signée par une dizaine d'organisations citoyennes membres du Collectif.
Le Cosce a tenu à saluer l' « ouverture au dialogue et à la concertation avec toutes les forces vives de Nation » réaffirmée par le Président de la République, Macky Sall, tout en l'invitant à prendre des initiatives pour apaiser le climat politique. Considérant que « le succès d'un processus est conditionné par le caractère équitable du procédé ayant permis de définir les règles du jeu électoral », le Collectif a estimé qu'« un dialogue politique inclusif entre acteurs politiques à tous les niveaux est alors essentiel pour la stabilité des processus électoraux ». Il a en outre présenté aux acteurs politiques « les recommandations prioritaires formulées en prévision du scrutin présidentiel de Février 2024, lesquelles pourraient éventuellement servir de base à la concertation envisagée ». Il s'agit entre autres préconisations « la prise d'initiatives par le Chef de l'Etat en vue d'un apaisement du climat politique, la modification des articles L.29 et L.30 du code électoral de manière à abroger la déchéance électorale automatique, l'assurance de la traçabilité des cartes d'électeur de manière à localiser celles qui ne sont pas distribuées, le découplage de la carte nationale d'identité et de la carte d'électeur, la possibilité de voter sur présentation de la CNI, l'accès aux informations électorales ; notamment l'accès des partis politiques au fichier électoral par la prise du décret prévu à l'article L.49 du Code Electoral». Le Cosce a aussi plaidé « la réforme du système du parrainage électoral à travers l'instauration du parrainage optionnel ou alternatif par des élus et des électeurs et la détermination du pourcentage de parrains sur la base du nombre de votants à la dernière élection présidentielle, l'instauration d'un système d'enregistrement et de contrôle simultané des parrainages ainsi que la mise en place une commission de réception, d'enregistrement et de contrôle des parrainages et possibilité d'ouvrir un contentieux auprès du Conseil Constitutionnel ».
Enfin, le Collectif citoyen a recommandé « la mise en oeuvre des points de consensus actés par la commission du dialogue et les pertinentes recommandations des experts, de la Cena, et celles formulées par les Missions d'observation électorale ainsi que le renouvellement du mandat des membres de la Cena ».