Il est journaliste, Directeur de Publication, mais surtout homme politique et militant de l'Union Des Populations du Cameroun UPC dont il occupe la place de Secrétaire General et l'autre journaliste Henriette Ekwe présidente. A l'occasion des 75 ans du vieux parti nationaliste Michel Pekoua revient sur le chemin parcouru par le parti et son rapprochement avec les autres partis de l'opposition. Dans cette première partie, nous publions le chemin parcouru par l'UPC.
C'est évidemment un très long chemin qu'il faut chercher à comprendre. Durant ces 75 ans, l'Upc n'a pas eu un vécu uniforme. Il est donc nécessaire de segmenter cette longue période pour comprendre, sauf à vouloir verser dans l'approximation. C'est à cet exercice que nous nous sommes livrés pour faciliter ce long vécu de l'Upc. Nous l'avons segmenté en 5 grandes périodes.
La première période qui marque véritablement l'essor de l'Upc va de sa création le 10 avril 1948 à son interdiction par arrêté colonial le 13 juillet 1955. Cette première période a montré les couleurs et suscité la crainte du pouvoir colonial qui a vite compris la menace que l'Upc représentait, d'où les manoeuvres pour l'éteindre qui ont abouti à son interdiction. Les fiches de l'Upc au moment de son interdiction en 1955 montraient que l'Upc avait 80.000 membres répartis dans 460 comités de village ou de quartier en ville.
La deuxième période qui est celle de la terreur va du 13 juillet 1955 au 15 janvier 1971. C'est la période pendant laquelle une chasse à l'homme sans concession a été livrée aux leaders de l'Upc, tous traqués et tués. Même ceux qui avaient fui pour l'exil n'étaient pas épargnés à l'instar de Félix Roland Moumié mort empoisonné par un agent des services secrets français à Genève le 3 novembre 1960. Le premier grand leader à être frappé a été le Secrétaire Général Ruben Um Nyobe tué le 13 septembre 1958. On a aussi Dr. Castor Osende Afana tué le 15 mars 1966 et le bouquet était évidemment le 15 janvier 1971 avec l'exécution sur la place publique de Bafoussam de Ernest Ouandié, le dernier grand chef historique de l'Upc. Sa mort marque la fin de cette deuxième grande période de l'Upc qui est celle de la terreur.
La troisième période est celle que nous appelons l'immortelle résilience qui va du 15 janvier 1971 au 12 février 1991, période pendant laquelle l'Upc a vécu dans la clandestinité, vivifiée par des jeunes étudiants convertis à l'Upcisme pour la plupart depuis l'Etranger où ils étaient allés suivre leurs études.
Le quatrième période que nous qualifions de Grande Confusion s'ouvre avec le multipartisme qui a vu l'Upc évoluer par scissiparité avant évidemment cette dernière période dite de la Nouvelle Espérance qui s'ouvre avec le congrès organisé à Bandenkop le 10 septembre 2021 dans la foulée du 60e anniversaire de la mort de Martin Singap, le chef de la branche militaire de l'Upc.