Tunisie: Le syndicat des producteurs appelle le ministère des A.C « à honorer ses engagements envers le secteur du cinéma »

TUNIS — La Chambre syndicale nationale des producteurs du cinéma et de l'audiovisuel, relevant de l'Union Tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA), appelle le ministère des Affaires Culturelles « à honorer ses engagements envers le secteur du cinéma ».

C'est ce qui ressort d'un point de presse, tenu mardi, au siège de la centrale patronale, à Tunis, par les membres de la Chambre syndicale nationale des producteurs du cinéma et de l'audiovisuel présidée par le producteur Ramses Mahfoudh.

Les participants ont évoqué les précédents accords signés en 2019, entre la partie syndicale et le ministère, en vertu desquels le budget alloué au secteur du cinéma devait être revu à la hausse, à hauteur de 7 millions de dinars.

Ramses a déclaré que le ministère n'a pas respecté ces accords rappelant que le programme national d'une aide à la production cinématographique est actuellement doté de 4 millions de dinars.

A cet effet, on rappelle que ce programme national est représenté par le Fonds d'aide à la production cinématographique. Le ministère a publié début mars dernier que le rapport de la commission de ce Fonds et la sélection de 19 films qui bénéficieront d'une aide à la production cinématographique, au titre de l'année 2022,

Les membres du syndicat appellent également à accélérer la mise en place des propositions contenues dans l'accord en question, notamment la réforme du programme d'aide.

S'agissant de la réunion consultative sur les propositions de réforme du secteur du secteur cinéma, Ramses a souligné que « les professionnels ont été écartés » de cette réunion qu'il qualifie de « fictive ».

Il a encore appelé le ministère à revenir sur sa décision d'adopter la version actuelle du projet de décret relatif aux modalités d'octroi de subventions d'encouragement à la production cinématographique. Le nouveau décret remplacera le décret n 2001-717 du 19 mars 2001, régissant le Fonds d'aide à la production cinématographique.

« Aucun agenda clair pour les festivals de cinéma, notamment les Journées cinématographiques de Carthage (JCC), n'a été jusque-là présenté par le ministère de tutelle », a fait savoir Ramses.

Il s'est encore demandé sur « les raisons de la suppression » du Fonds bilatéral d'aide à la coproduction cinématographique franco-tunisienne. Durant les sept dernières années, ce fonds a attribué des aides pour 36 projets qui ont eu des subventions de l'ordre 18 millions de dinars, a-t-il indiqué.

Notons que le Fonds bilatéral d'aide à la coproduction cinématographique franco-tunisienne a été instauré par la Convention signée le 1er août 2019 à Paris entre le Centre national du cinéma et de l'image (CNCI) et le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) . Il a été reconduit pour une durée de trois ans (2020-2022).

Ce fonds est désormais clos, lit-on sur le site du CNC. Selon la même source, ce fonds est destiné à accorder des subventions non remboursables à des projets d'oeuvres cinématographiques entrant dans le cadre de l'accord de coproduction « accord cinématographique franco-tunisien » conclu le 16 novembre 1994 entre la France et la Tunisie ou à tout accord qui se substituerait à ce dernier.

Sur un autre plan, Ramses a parlé du Fonds mixte tuniso-saoudien, récemment créé. Il a appelé à sa mise en oeuvre effective.

Il a encore soulevé des questions qui dit-il « demeurent en suspens ». Il s'agit de questions en lien avec « le dispositif du guichet unique et les prestations fournies pour le tournage des productions cinématographiques tunisienne, les mécanismes d'aide au cinéma du secteur privé ».

Il a appelé à instaurer un cadre juridique favorable à l'investissement dans le secteur du cinéma afin qu'il soit une source de devise et un vecteur de promotion pour la destination Tunisie.

A l'issue de cette réunion à l'Utica, l'agence TAP a contacté le Centre du cinéma et de l'image pour avoir la version de la partie officielle en charge du cinéma qu'est le CNCI. Aucune déclaration n'a pu être recueillie auprès du président directeur général du CNCI.

En parallèle, le CNCI a publié un communiqué de la Commission consultative mixte, -réunissant le ministère, le Centre national du cinéma et de l'image (CNCI) et les professionnels du secteur du cinéma. Il a été décidé de prolonger le mandat de cette Commission consultative mixte pour trois mois supplémentaires.

La même source précise que cette décision a été prise en accord avec la majorité des membres de la commission qui étaient présents à la réunion d'évaluation avec la ministre des Affaires culturelles, Hayet Ketat Guermazi, tenue ce lundi 10 avril au siège de son département à la kasbah.

Le CNCI a encore annoncé qu'il a été décidé d'"opérer un changement dans la composition de la commission par la résiliation de l'adhésion de Mohamed-Ali ben Hamra". Le producteur est accusé d'avoir « violé le devoir de réserve et de confidentialité des délibérations, parlé au nom de la commission consultative et diffusé ses décisions (de la commission) sur les réseaux sociaux sans autorisation préalable ».

Au début de ce mois d'avril 2023, coïncidant avec le Ramadan, la commission consultative mixte a organisé une réunion nocturne, au siège de la Cinémathèque tunisienne, à la Cité de la culture, en présence des professionnels du secteur du cinéma. Au cours de cette réunion, la commission a présenté son plan d'action et la version finale du projet de loi relatif aux modalités d'octroi de subventions d'encouragement à la production cinématographique.

Dans un précédent communiqué, en date du 4 avril, le CNCI a annoncé que la commission s'engage à retenir les remarques pertinentes des participants à cette réunion ». Une copie du projet de décret sera distribuée aux professionnels avant sa remise au ministère de tutelle, prévue pour les prochains jours, a encore annoncé le Centre.

Le CNCI a fait savoir que la majorité des participants a souligné la nécessité de promulguer en urgence ce texte de loi afin qu'il constitue un point de départ pour d'autres réformes, citant notamment la révision du cadre juridique régissant le secteur du cinéma dont le tournage des films, les conditions d'octroi de la carte professionnelle et les sociétés de production.

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