Implanté dans la capitale régionale du Sud depuis trois décennies, le Centre régional d'appareillage orthopédique (Crao) continue d'assurer pleinement sa mission d'assistance aux malades qui viennent de Ziguinchor, des autres régions de la Casamance naturelle et même de la Guinée-Bissau, ainsi que de la Gambie. Immersion dans cette unité qui apporte le « salut » aux citoyens, victimes d'accidents de tout genre.
L'unité de rééducation et de réadaptation de Ziguinchor, qui existe depuis plus de 30 ans, est toujours fonctionnelle. Ici, des prototypes de prothèses sont disposés çà et là. Ce centre, qui a besoin d'être réhabilité, a eu à jouer un rôle prépondérant dans la prise en charge des victimes de mines (862 victimes selon les statistiques officielles dont 610 civiles et 453 survivantes) mais également, tous les autres accidentés. Dans cette unité, sont prises en charge toutes les formes de handicap du corps humain, confie Dénaba Ndiaye, technicien orthoprothésiste et responsable dudit service.
« Nous faisons presque tout. Cela fait au moins 20 ans que je travaille dans ce centre. Pour les séquelles de la poliomyélite et les amputés, nous leur confectionnons des prothèses. Ceux qui souffrent des problèmes de rachis du dos reçoivent des corsets, etc. Nous aidons même ceux qui ont une différence au niveau des deux membres inférieurs en apportant une compensation au niveau de la chaussure, pour équilibrer la personne. Donc, nous confectionnons plusieurs sortes d'appareils », poursuit-il.
Ce centre dispose d'une équipe de quatre agents dont un technicien et trois assistants. Ils se relaient au quotidien pour apporter le nécessaire aux patients. Selon Dénaba Ndiaye, le Centre régional d'appareillage orthopédique de Ziguinchor a, en son sein, des ressources humaines de qualité. Aussi, ajoute-t-il, en plus des patients de la Casamance, des Bissau-guinéens y sont référés le plus souvent. La demande en prothèses reste toujours forte dans la zone. Pour satisfaire tout le monde, le responsable du Centre régional d'appareillage de Ziguinchor sollicite un appui financier de l'État du Sénégal. De plus, plaide-t-il, pour le renouvellement des machines et des outils « qui sont là depuis plus de trente ans ».
Soutenir la confection des prothèses
Dans la fabrication des appareils, il y a toujours une pénurie de composantes, insiste Dénaba Ndiaye. « Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les populations qui sont dans le besoin. Mais, nous travaillons difficilement. La fabrication des appareils obéit à de nouvelles techniques et nous avons du mal à suivre ces exigences liées à cette nouvelle technologie. Il appartient au gouvernement, avec ses partenaires, de nous donner des moyens, en relevant le plateau technique de ce centre d'appareillage », préconise, avec insistance, Dénaba Ndiaye.
Car, jusqu'ici, révèle-t-il, ce sont uniquement les partenaires qui continuent de soutenir les actions et d'autres initiatives portées par le Crao de Ziguinchor. Poursuivant, il supplie l'État de les doter de « matériels adéquats » afin de produire plus de prothèses au grand bénéfice des patients de la verte Casamance, de la Guinée-Bissau et même de la Gambie. Tous se font appareiller dans la capitale régionale du Sud.
Ce cri du coeur du responsable du Crao de Ziguinchor pourrait bientôt être un mauvais souvenir. Car, en visite dans ce centre, au mois de novembre dernier, le Directeur du Centre national d'appareillage orthopédique (Cnao), Djibril Bèye, avait affirmé que le gouvernement va prendre les « mesures idoines pour reconstruire et rééquiper les centres régionaux d'appareillage orthopédique du pays.