Le tribunal de première instance de Maroantsetra a rendu son verdict à l'encontre de la personne accusée d'avoir chassé des lémuriens dans le district de Maroantsetra. Les peines encourues par le coupable sont loin de celles prévues par les lois du pays.
Les protecteurs de l'environnement indignés par la décision de justice. « 40 000 Ard'amende seulement et 2 millions d'Ariary de dommages et intérêts avec un an d'emprisonnement avec sursis ». Le Pr Jonah Ratsimbazafy se désole de la sentence prononcée par la justice malgache contre un trafiquant d'espèces rares, endémiques et en voie de disparition qui fait la richesse et la renommée de la Grande Île. Pour rappel, le ministère de l'Environnement et du Développement durable a été informé de l'existence de chasse au lémurien à Manambolo, district de Maroantsetra.
Un cas signalé le 10 mars dernier a conduit à l'arrestation de la personne présumée après une descente inopinée de la direction régionale de l'environnement et du développement durable Analanjirofo. Déféré au parquet et jugé le 31 mars 2023, le coupable s'en est sorti « légèrement » si l'on compare sa sentence aux dispositions prévues par les lois régissant les espèces protégées à Madagascar.
À savoir, l'ordonnance 60-126 du 06 octobre 1960 fixant le régime de la chasse, de la pêche et de la protection de la faune ; la loi n°2005-018 du 17 octobre 2005 sur le commerce international des espèces de faune et flore sauvage ainsi que le décret 2006-400 du 13 juin 2006 portant classement des espèces de faunes sauvages. Ainsi, la possession, l'achat, l'acquisition à des fins commerciales, l'utilisation dans un but lucratif et le transport des lémuriens qui sont classés en annexe de la CITES sont sanctionnés d'un emprisonnement de six mois à deux ans et d'une amende de 10 millions à 50 millions Ar
Endémiques
Dans un communiqué publié le 12 mars dernier et qui entend rappeler aux citoyens l'importance des lémuriens pour le pays, la biodiversité et les écosystèmes malgaches, le ministère de l'Environnement et du Développement durable fait savoir que « toutes les espèces de lémuriens sont des animaux protégés et bénéficient d'une protection absolue sur le territoire malagasy ». Ainsi, la chasse, la capture, la détention et la consommation de lémuriens sont interdites par la loi, note le département ministériel. Avant d'interpeller sur la prohibition du commerce ainsi que l'exportation de ces animaux, sauf à des fins scientifiques. Si l'endémicité des lémuriens n'est plus à démontrer, les trafics en tout genre sont signalés un peu partout dans le pays. La décision de justice rendue à Maroantsetra renforce le sentiment d'injustice environnementale décriée par les diverses parties prenantes.