Madagascar: Enfants des rues - La rupture familiale comme principale cause

Bien que Madagascar ne dispose pas d'une base de données récente sur le nombre d'enfants des rues, on constate que leur nombre a augmenté. Séparés de leurs parents, ils doivent subvenir seuls à leurs besoins.

La sensation d'être en trop, d'être exclu, de ne pas être aimé , d'être un fardeau. Ce sont les motifs qui poussent certains enfants vers la rue selon l'enquête anthropologique réalisée par la Plateforme de la société civile pour l'enfance (PFSCE) en 2021. Plusieurs témoignent de maltraitance, d'être battus ou exploités (par leurs parents biologiques, la famille élargie ou les beaux-parents). Se tourner vers la rue est alors l'unique issue de secours disponible. C'est durant la célébration de la journée internationale des enfants des rues qui s'est tenue hier au stade Alarobia que des enfants ont témoigné de leur vécu et de leurs angoisses, de ce qu'ils avaient enduré. Pour Rija Ramangason, âgé de 13 ans, revoir ses parents ne figure aucunement dans ses priorités.

Accueilli récemment dans un centre d'accueil de la Capitale, il se sent bien et confiant au milieu des autres enfants. « Lorsque mes parents sont divorcés, chacun a refait sa vie sans se soucier de moi et de mon avenir. Pour survivre, j'étais obligé de faire la manche jusqu'à ce que ce centre m'accueille. Je ne souhaite plus les revoir puisqu'ils ont toujours martelé que je représente un fardeau pour eux », témoigne-t-il. Son cas est loin d'être isolé puisque de nombreux enfants accueillis par les ONG et associations membres de la PFSCE se sentent exclus de leurs propres familles et considèrent parfois que leurs parents biologiques ne les aiment plus, selon toujours cette enquête.

%

Recommandations

Pour lutter contre ce fléau, la PFSCE estime que la sensibilisation devrait être davantage renforcée. Les 59 associations et ONG membres de cette plateforme prennent en charge plus de 6 000 enfants dont 44,2% sont des enfants en situation de rue et 27,9% sont sans appui parental. « Une attention particulière doit être portée sur la prévention puisqu'ils dépendent de la rue pour survivre. Il faut conscientiser la famille que la place des enfants ne se trouve pas dans la rue mais dans leur foyer avec leurs parents. Il faut responsabiliser chaque famille pour que les enfants ne subissent pas de maltraitances. Certains parents abandonnent carrément leurs enfants ou les laissent dans les centres d'accueil », selon maître Maria Raharinarivonirina, présidente de la PFSCE.

Pour Manaode sis à Andravoahangy , ce centre d'accueil collabore avec l'association des parents. Il y a, entre autres, la sensibilisation dans les quartiers, la participation à la promotion des droits de l'enfant ou encore l'assistance à l'élaboration des projets pour l'amélioration de leur condition de vie et la cessation à l'assistanat. La prise en charge du développement de l'enfant est un devoir collectif relevant du respect des droits humains fondamentaux, selon Herizo Nomenjanahary, assistance sociale auprès de ce centre.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.