Madagascar: Priotection de l'enfance - Des milliers d'enfants dans les rues de Tana

Enfant chef de famille. A 13 ans, Riccardo subvient aux besoins de sa famille, à la place de son père, décédé il y a quelque temps, et sa mère, enceinte et qui va bientôt accoucher de son septième enfant.

Il mendie dans les rues d'Ivandry, pour faire vivre cette tribu. « Parfois, je gagne 5 000 ariary en un jour, parfois, je ne gagne rien. En tout cas, je ne risque pas de rentrer les mains vides lorsque je croise mon principal client, un Karana, qui me donne à chaque fois 2 000 ariary. Je donne à ma mère mes gains pour acheter du riz. », racontait cet enfant, hier, dans le cadre de la célébration de la journée mondiale des enfants de rue, au stade d'Alarobia. Riccardo fait partie des milliers d'enfants de rue de Tana. Deux mille quatre cents ont été recensés en 2016. « Ce chiffre aura certainement augmenté, sept ans plus tard. Les tunnels, les rues, sont envahis par des familles, des enfants, actuellement. », indique le docteur Hajatiana Raharinandrasana, directeur de l'Assistance sociale et de la santé publique, auprès de la commune urbaine d'Antananarivo.

Faratiana, âgée de15 ans ,est arrivée dans les rues, en 2019, suite aux décès de ses parents. Cette orpheline vit avec quatre de ses frères et soeurs, dont deux sont âgés de moins de 10 ans, à Tsiazotafo. Pour survivre, ils font des petits boulots, comme laver du linge, jeter des ordures ménagères dans les bacs, chercher de l'eau. « Il est rare qu'on trouve à manger en ce moment. Il n'y a pas beaucoup de boulot. Du coup, on ne mange que le midi. », se plaint Faratiana.

Droits bafoués

Le point commun de ces enfants de rue : ils rêvent de sortir de leur situation actuelle, aller à l'école, dormir sur un matelas, sous un toit, avoir un travail qui leur permet de manger à leur faim. Faratiana souhaiterait devenir enseignante. Riccardo, plus réaliste, envisage de faire des petits boulots, comme chercher de l'eau, jeter des ordures ménagères. « Je ne peux pas rester mendiant toute ma vie. J'aurais honte de continuer à quémander, en grandissant.», lance-t-il. D'autres enfants de rues rêvent de devenir médecins, commerçants, policiers.

Mais tout cela ne reste que du rêve. Leurs droits sont bafoués, comme le droit à la santé, à l'éducation, à l'état civil, il leur est impossible de réaliser leurs objectifs. Le projet de réinsertion sociale des enfants de rue, du projet Sandratra, est une opportunité pour eux de sortir de la rue. Ce projet cible trois cent soixante enfants de rue, jusqu'à la fin de cette année. Ce projet ne suffit pas pour sauver tous les enfants des rues. Maria Raharinivonirina, présidente de la Plate-forme société civile pour l'enfance (PFSCE), indique que le budget de l'État alloué aux travaux de protection de l'enfance doit être révisé pour protéger les enfants. « Il est trop mince », alerte-t-elle. Il est de la responsabilité de tous de permettre aux enfants de jouir pleinement de leurs droits.

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