C'est un projet qui devrait apporter des changements conséquents pour le grand Sud. Le volume d'investissement prévisionnel de Base Toliara pour l'exploitation de l'ilménite de Ranobe devrait avoisiner les 700 millions de dollars.
Il concerne la construction des infrastructures nécessaires à l'exploitation proprement dite, mais également celles qui devront bénéficier aux communautés. Plusieurs communes devront être concernées par ce projet minier, dont Ranobe, Ankilimalinike, Tsianisiha, Belalanda, Maromiandra et Toliara. « Des travaux d'infrastructures seront menés dans les communes du district de Toliara II. En somme, il y a une opportunité économique importante pour Toliara. En effet, sur les 700 millions de dollars d'investissement initial du projet, une grande partie de cette somme sera allouée exclusivement à Toliara, dont profiteront les opérateurs locaux », explique-t-on. Pour l'heure, le projet Base a été suspendu par le gouvernement. Une décision dictée par la « prudence » face aux contestations nées des incompréhensions et de la méconnaissance de la teneur du projet . Ces derniers mois, de nombreux responsables sont déjà montés au créneau pour donner des avis techniques par rapport aux inquiétudes de la population.
Redevances
Durant le premier trimestre de l'année 2023, l'Institut national des sciences et technologies nucléaires (INSTN) et l'Office national pour l'environnement (ONE), entre autres, ont rappelé les résultats de leurs enquêtes respectives sur le projet Base Toliara. Si la première confirme que le risque de radioactivité est faible selon une étude déjà réalisée en 2013, l'ONE rappelle que la compagnie dispose d'un permis environnemental en vigueur depuis 2015. « L'intervention d'experts pour éclaircir les points d'incompréhension sur le projet Base Toliara a touché des communautés locales. Les zones « sombres » du projet ont été récemment clarifiées et le doute est dissipé pour une bonne partie des communautés qui observent attentivement l'évolution de cette affaire », souligne un élu local.
Depuis quelques mois, de plus en plus de voix commencent à se lever pour demander la reprise du projet, qui serait salutaire pour toute la région Atsimo Andrefana et le grand Sud en général, qui fait partie des sinistrés les plus affectés par la crise sanitaire. La dernière en date est l'association Toko bey telo, une des plus influentes de Toliara. En présence de notables et des membres de l'association, Arivolaza Edmond, son secrétaire général, a déclaré publiquement son soutien à la reprise du projet Base Toliara. «
Les communautés locales savent qu'il y a des redevances qui entrent en jeu au niveau des communautés territoriales décentralisées, mais également des impôts pour les caisses de l'État. Si elles se sont attroupées lors de cette déclaration publique, c'est que le doute ne leur est plus permis. Non seulement parce qu'il y a eu l'intervention de l'ONE et de l'INSTN, mais aussi à cause des besoins de Toliara en termes de développement », analyse-t-il. Dans sa déclaration, l'association Toko Bey Telo a mis en avant la création d'emplois, les actions sociales pour aider les populations vulnérables grâce au système HIMO, la distribution d'intrants agricoles, l'appui aux pêcheurs, le soutien aux activités génératrices de revenus et l'adduction d'eau potable.