Quarante-quatre civils ont été tués la semaine dernière dans le nord-est du pays près de la frontière avec le Niger. L'armée a du mal
Les attaques meurtrières de la part des groupes armés se sont multipliées ces dernières semaines au Burkina Faso.
La dernière en date a fait au moins 44 morts. Des attaques qui ont visé la semaine dernière les villages de Kourakou et Tondobi dans le nord du pays.
Cette double attaque a eu lieu à proximité du village de Seytenga, où 86 civils avaient été tués en juin 2023 lors de l'une des attaques les plus sanglantes attribuées à des djihadistes présumés.
Le 17 février dernier, ce sont au moins 70 militaires burkinabè qui ont été tués lors d'une embuscade tendue par des djihadistes présumés dans le nord du pays.
L'armée peine face aux djihadistes
Visiblement l'armée peine à contenir la propagation de ces groupes, dont l'objectif est de s'étendre vers le golfe de Guinée.
Pourtant, en prenant le pouvoir en septembre dernier, par un coup d'Etat militaire, le capitaine Ibrahim Traoré s'était engagé à reconquérir les quelque 40% du territoire burkinabè contrôlé par les groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique.
Mais, les attaques imputées à ces groupes n'ont fait qu'augmenter.
L'état d'urgence
Et preuve de la dégradation de la situation sécuritaire, le gouvernement burkinabè a décidé le mois dernier, de déclarer l'état d'urgence dans huit régions du pays en proie aux attaques terroristes, afin de faciliter les opérations militaires.
Le Burkina apparaît aujourd'hui comme le nouveau refuge pour les groupes terroristes acculés au Niger et au Mali voisins.
L'armée a pourtant renforcé ces derniers mois sa puissance de frappe avec l'acquisition de drones d'attaque et de surveillance et des hélicoptères de combats. Le partenariat militaire avec la Russie a été renforcé. Mais sur le terrain, la situation sécuritaire est loin de s'améliorer.
Les attaques attribuées à des groupes terroristes ont fait plus de 300 morts, civils et militaires, depuis début janvier 2023.
Et selon des ONG, les violences ont fait depuis sept ans plus de 10.000 morts - civils et militaires et quelque deux millions de déplacés.