Le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine - France Dégage (FRAPP) a fustigé et dénoncé la décision du Tribunal de Thiès enfermant Alioune Badara Mboup, n°2 de FRAPP- France Dégage, et Compagnie (Cie) à deux mois de prison ferme. Lors d'une conférence de presse conjointe, tenue hier mercredi, avec l'enseignant-chercheur à la Faculté de Droit de l'UCAD, Ngouda Mboup, non moins petit frère d'Alioune Badara, ces derniers se sont insurgés contre une «répression judiciaire sélective».
«Nous sommes venus pour dénoncer la posture du Tribunal de Thiès, dans le dossier de notre camarade Alioune Badara Mboup, n°2 du FRAPP et coordonnateur de Pastef Tivaouane, ses camarades et leurs autres camarades au nombre de cinq, qui ont été condamné par le Tribunal de Thiès à deux mois de prison ferme», a fustigé Guy Marius Sagna. Selon, le secrétaire exécutif national du mouvement FRAPP-France-Dégage «Le Tribunal de Thiès, en les condamnant à deux mois de prison ferme, a rendu une décision politique, a fait ce que nous appelons de la répression judiciaire».
Par ailleurs, rappelant les circonstances de l'arrestation de leur camarade de lutte, l'honorable député dit qu'«il s'agit de militants de Pastef Tivaouane, qui ont introduit une lettre d'information pour une manifestation pacifique. Cette manifestation leur a été accordée jusqu'à 19h. Vers les environs de 18h-30, ils lisent leur déclaration. En terminant leur déclaration, ils disent que les leaders de Yewwi Askan Wi leur ont donné l'ordre de continuer la mobilisation et la résistance. Et tout d'un coup, des agents des Forces de l'ordre et de sécurité, venant d'ailleurs, sont sortis pour les gazer.» C'est ainsi qu'«Alioune Badara Mboup a été arrêté chez lui. Bintou Sambou, mère d'un enfant de deux ans été cueillie chez-elle, les autres aussi ont été arrêtés pour des faits inexistants», regrette M. Sagna.
APPEL AUX FAMILLES DE DETENUS POLITIQUES A S'UNIR
Compte tenu de la situation, il invite les familles des détenus «politiques» à s'unir. «Le signal et le message qu'on veut donner aujourd'hui, c'est de dire : "familles de tous les détenus politiques donc arbitrairement emprisonné, famille de toutes les victimes de la persécution du régime, unissons-nous.»
Co-animateur de cette conférence de presse, Pr Ngouda Mboup, enseignant-chercheur à la Faculté de Droit de l'université de Dakar, par ailleurs frère d'Alioune Badara, soutient que «Nous sommes dans un régime représentatif. Pour beaucoup de ses actions et de ses activités aujourd'hui», il pousse à un «face à face (...) J'ai été obligé de sortir, laisser mes recherches, y compris ce pourquoi je suis payé par ce pays, pour pouvoir livrer quelques informations et parler avec le peuple sénégalais».
«Donc, je suis ici, par la volonté d'un système. Je suis ici, par la volonté d'un régime répressif. Je suis ici, par la volonté de quelques personnes. Je suis venu ici, par la volonté de quelques-uns qui ont voulu punir mon frère», a argué l'enseignant-chercheur en droit à l'UCAD.
A l'en croire la condamnation de Alioune Badara Mboup et ses camarades à deux mois de prison ferme est une décision accueillie avec dignité au sein de sa famille. «Nous avons accueilli la décision avec dignité. Pourquoi ? Parce qu'Alioune n'est pas un bandit. Il n'est pas un criminel. Il n'est pas un hors la loi. C'est quelqu'un qui a des convictions fortes. Qui respecte les lois de la République.»
Et le constitutionnaliste d'appeler à se tenir debout «quand la citoyenneté est malmenée, quand l'Etat de droit n'est pas respecté, quand la démocratie est bafouée, il faut que toute personne éprise de justice et qui pense que la République, c'est tout ce qui nous est spécifique et qui nous est dehors. Mais je considère que la République a été trahie parce que mon frère est un conseiller municipal.»
D'après lui «Alioune Badara Mboup est un détenu politique parce qu'il dérange. Par le basculement qui a lieu à Tivaouane qui a fait qu'ils ne veulent pas qu'il assiste à la révision des listes électorales.»
Sous ce rapport Ngouda Mboup entend mener le combat au prix de sa liberté pour son frère : «Je voudrais leur dire qu'ils ont tout mon soutien. Et aussi, je dis que si c'est sur ces choses qu'on a enfermé Alioune Badara Mboup, moi aussi on va m'enfermer parce que je suis prêt à continuer ce combat. Je le lui ai promis sans rien fait. On dira tout ce qu'on veut mais j'assume parce que c'est mon frère, il a été injustement détenu. Je vais continuer le combat pour lui jusqu'à ce qu'il sorte de prison», indique-t-il.