Dakar — Le président du syndicat des pharmaciens privés du Sénégal a appelé jeudi l'Etat sénégalais à mettre en place des "mesures incitatives" pour le développement d'une industrie pharmaceutique locale.
Le secteur privé a les moyens de relever ce défi, mais l'Etat doit accompagner cette dynamique en mettant en place un environnement des affaires propice, a estimé Dr Assane Diop.
"L'idée n'est pas de concurrencer les géants, mais c'est permettre à nos pays d'arriver à avoir un transfert de technologies pour une production locale de médicaments", a-t-il précisé.
Pour atteindre cet objectif, les pouvoirs publics devront prendre "des mesures incitatives', a-t-il suggéré.
Il intervenait jeudi lors d'une conférence de presse organisée à Dakar, par le comité d'organisation du 22ème Forum pharmaceutique international de Dakar, prévu du 1er au 4 juin 2023.
Le Dr Diop a rappelé que l'Afrique est le continent qui produit le moins de médicaments et dépend à plus de 95% de l'extérieur, notamment des pays occidentaux et asiatiques en matière de médicaments.
La pandémie de COVID-19 a montré "la nécessité d'une certaine souveraineté, parce qu'on ne peut pas continuer à être dépendant dans un secteur aussi stratégique que le médicament", a t-il souligné.
Le pharmacien a souligné que l'objectif du forum de Dakar est de "créer un cadre approprié d'échanges et de réflexion pour l'ensemble du secteur pharmaceutique".
C'est à ce titre que le Sénégal organise pour la 3ème fois cette édition, avec la participation d'experts, de chercheurs et d'acteurs opérationnels du médicament, que sont les grossistes répartiteurs, les institutions, etc,.
Vingt-cinq pays seront représentés à ce forum auxquels prendront part plus d'un millier de participants en vue de réfléchir sur les opportunités qui s'offrent à l'Afrique pour lancer une production locale de médicaments.
Président de l'Ordre des pharmaciens et du Comité d'organisation du forum, le Dr Amath Niang, souligne que " les professionnels de la pharmacie se sont donné rendez vous pour pouvoir contribuer à l'effort du déploiement de la mission de santé publique".
"Ce forum va sortir l'Afrique d'un certain nombre de défis qui s'appellent souveraineté pharmaceutique, des médicaments de qualité mais aussi accessibles", a-t -il indiqué.
Le Dr Niang souligne que "l'une des ambitions les plus importantes est de se doter d'une plateforme qui va permettre à toutes les entités de pouvoir réfléchir et faire des propositions à l'autorité politique, pour que cette souveraineté pharmaceutique puisse être une réalité".
Il considère que "l'industrie pharmaceutique constitue le moyen le plus sûr pour que l'Afrique puisse se doter de la capacité à pouvoir produire pour elle-même et par elle-même afin de répondre favorablement aux besoins des populations"
Le comité d'organisation dit "beaucoup attendre du Chef de l'Etat pour la réussite du forum".