La tension continue de monter entre les forces de sécurité. D'un côté l'armée régulière dirigée par le général al-Burhan, de l'autre les forces RSF dirigées par le général Hemedti. Les paramilitaires ont été déployés dans Khartoum et d'autres villes du pays faisant craindre un embrasement. Ce jeudi, l'armée a dénoncé une initiative sans son accord préalable, et qui « augmente les risques sécuritaires ».
C'est un sérieux avertissement lancé jeudi matin par l'armée aux RSF. Son porte-parole a déclaré « tirer la sonnette d'alarme face à un tournant dangereux et historique ». Nabil Abdallah a dénoncé un déploiement des paramilitaires « sans approbation ni coordination avec le commandement ». Une initiative qui, selon le colonel, « viole la loi » et « pourrait entraîner l'écroulement de la sécurité du pays ».
Les RSF ont été déployées à Merowe, à 200 km au Nord de Khartoum, où l'aéroport abrite des avions militaires soudanais et égyptiens. Selon la presse, l'armée aurait encerclé les miliciens pour leur demander d'évacuer. Ces derniers ont refusé, déclarant que leur présence faisait partie de leur mission de lutte contre le trafic d'être humain, l'immigration illégale et le trafic de drogue.
Mais les RSF ont aussi été envoyées en plusieurs endroits de Khartoum, créant une situation précaire avec, désormais, des soldats rivaux postés en divers endroits de la capitale.
Cette nouvelle escalade illustre un peu plus la rupture entre les deux généraux à la tête des deux corps, Abdel Fattah al-Burhan et Hemedti. Les deux sont notamment en désaccord sur la façon d'intégrer les RSF au sein de l'armée. Disposition prévue dans le futur accord politique censé rendre à terme le pouvoir aux civils. Accord dont la signature a été reportée sine die. Plongeant un peu plus le pays dans l'incertitude.