Arrêté le week-end dernier en Tanzanie après un an de cavale, le violeur en série Thabo Bester vient d'être incarcéré dans une prison de très haute sécurité à Pretoria. Il avait été condamné en 2012 à la prison à vie pour le viol et le meurtre de femmes piégées sur Facebook.
Ce criminel a réussi à s'échapper de prison en mai 2022 en simulant sa mort par incendie et avec l'aide de complices. C'est une enquête journalistique, publiée en mars, qui a révélé que Thabo Bester n'était pas mort et qu'il coulait des jours heureux à Johannesburg. Face à ce scandale, le parlement sud-africain vient de conclure deux jours d'audition avec l'entreprise privée qui gérait la prison. Ces auditions révèlent l'ampleur du fiasco.
Des manquements, il y en eu à tous les étages. Premier niveau : l'administration pénitentiaire. Dans la prison, dite de haute sécurité, une voiture non autorisée a pu entrer, des caméras ont été coupées. Dans la cellule de Thabo Bester ont été retrouvés un téléphone et un ordinateur. « Une faute », ont dénoncé les parlementaires après avoir rappelé que Thabo Bester traquait ses victimes sur Facebook.
Deuxième niveau de responsabilité : la police. En juillet 2022, elle reçoit les analyses ADN prélevées sur le corps retrouvé calciné dans la cellule, les résultats ne correspondent pas à l'ADN de Thabo Bester, mais la police attendra huit mois pour ouvrir une enquête pour évasion.
Troisième niveau de responsabilité : le gouvernement. Le ministre de la Justice est informé en octobre 2022 de l'évasion. Mais il faut attendre mars 2023 et une enquête journalistique pour que le public apprenne qu'un violeur en série se promène dans la nature. « Je ne démissionnerai pas», a dit le ministre, « nous dirigeons une bonne prison » se sont défendus les directeurs. L'heure, n'est pas aux excuses.