Les prochaines élections municipales et régionales sont prévues le 16 juillet de cette année. Les dernières du genre ont eu lieu en 1988. L'Autorité nationale des élections a suspendu mardi les prestations de serment des personnes élues au sein de ses démembrements dans les régions. Le président de l'ANE se veut toujours optimiste, mais beaucoup estiment les délais intenables.
Pour Mathias Morouba, la suspension des prestations de serment est une décision « temporaire et purement administrative », le temps « d'harmoniser la procédure » et d'installer les deux dernières délégations de l'ANE à Paoua et Baboua. Selon lui, la date du 16 juillet reste d'actualité, et dès la reprise du processus technique, la révision de la liste électorale pourra débuter.
D'autres observateurs sont en revanche dubitatifs devant le retard accumulé. « Il faut réviser la liste électorale, convoquer les électeurs, que les candidats déposent leurs dossiers ; avec le contrôle des pièces et le contentieux, les délais légaux rendent un maintien impossible » estime un juriste spécialiste, qui anticipe déjà un report pour la fin de l'année.
De son côté, le groupe de travail de la société civile demande toujours des amendements au code électoral et estime qu'un dialogue politique est nécessaire pour la bonne tenue de ces élections.
Les principales formations d'opposition ont décidé de les boycotter, et celles qui comptent participer s'inquiètent du budget de l'ANE. « Nous attendons toujours que des promesses de décaissement de certains partenaires se concrétisent » reconnait Mathias Morouba. Selon un observateur, celui-ci ne voudrait pas « prendre la responsabilité d'un nouveau report », il attendrait que le gouvernement s'en charge.