La Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et de l'action publique (Corap) s'est réjouie de l'impact de la campagne de sensibilisation et de plaidoyer pour l'accès de tous à l'énergie, dans la ville de Kinshasa et en République démocratique du Congo (RDC), qu'elle a lancée depuis février dernier.
La campagne « a touché les différentes parties prenantes du secteur, à savoir la présidence de la République, le gouvernement, la Société nationale de l'électricité (Snél) ainsi que le Parlement qui s'est saisi de la situation et qui a mené l'action parlementaire à travers l'interpellation du directeur général de la Snél », a souligné la Corap.
Ce regroupement d'organisations non gouvernementales encourage vivement les députés à renforcer le contrôle parlementaire au-delà de la Snél, « pour trouver des solutions réelles et durables permettant de résoudre le problème d'accès à l'électricité dans la ville de Kinshasa, ainsi que sur l'ensemble du territoire national ».
La Corap a travaillé dans le monitoring du secteur de l'énergie depuis plusieurs années. Aussi invite-t-elle, par conséquent, les élus du peuple à prendre la question de l'électrification sur plusieurs dimensions. Il s'agit, selon elle, de veiller à la bonne gouvernance dans les différentes institutions du secteur en commençant par la Snél pour qu'elle soit à même d'avoir des ressources suffisantes pour assurer la gestion et exécuter la politique de maintenance de ses infrastructures ; et à ce que cette société et d'autres institutions ne continuent plus d'être des vaches à lait dans lesquelles les ministères de tutelle ou toutes autres autorités ponctionnent des fonds pour des objectifs autres que ceux de ces institutions. « Il est évident que ce sont, entre autres, ces pratiques qui ont contribué à mettre par terre les entreprises publiques en RDC », a souligné la Corap.
Elle voudrait également que les députés nationaux veillent à ce que les politiques ne se mêlent plus de la gestion de ces institutions afin que les mandataires soient effectivement responsables et redevables pour leurs actes de gestion et que le gouvernement paie les dettes de la consommation de l'énergie par les institutions, faute de quoi les entreprises sont handicapées dans leur bon fonctionnement, le cas de la Snél et même de la Régideso.
Bien au-delà, la Corap estime que le plus grand problème qui ne favorise pas l'accès pour tous à l'électricité dans le pays est le fait que la demande en énergie est largement supérieure à l'énergie disponible produite par les barrages d'Inga 1 et 2, Zongo et autres. « Il y a donc nécessité que le Parlement pose certaines questions au gouvernement, à travers notamment le ministère des Ressources hydrauliques et Electricité », a souligné cette plate-forme. « Pourquoi certains projets dont les études, notamment celles d'impacts environnementaux et sociaux, ont été validées (Kinshasa solar city, centrale hydrolienne à Kinsuka) mais n'obtiennent pas les autorisations nécessaires pour démarrer ? », se demande la Corap, qui se pose également de nombreuses questions sur la situation énergétique dans le pays.