Les cas de suicides augmentent. L'Observatoire de la jeunesse parle d'une situation alarmante.
Alerte ! Nos jeunes se suicident», lance l'Observatoire de la jeunesse, face à l'augmentation des suicides. «Quinze personnes que nous avons suivies, ont mis fin à leur jour, en un mois (des personnes âgées de 18 à 23 ans). Nombreux sont ceux qui discutent avec nous, qui ont l'intention de se suicider», rapporte Fy Indrafonjanahary, vice-présidente de l'Observatoire de la jeunesse, hier, lors d'une conférence sur l'augmentation des suicides des jeunes, au bâtiment Safidy à Ambatonakanga. Outre ces cas répertoriés par cette association, beaucoup sont ceux qui n'osent pas confier leurs problèmes et passent à l'acte, lorsqu'ils sont à bout, comme le père de famille qui a décidé de se tuer, au marché d'Andravoahangy, cette semaine. Nanty, une trentenaire, affirme également avoir des idées suicidaires.
«On me fait souvent comprendre que je n'ai pas ma place sur cette terre, que je ne mérite pas d'être aimée, à cause de mon handicap. J'en souffre, mais je n'ose pas en parler. Si je suis encore là, c'est parce que mes parents ont besoin de moi, ils sont malades», nous confie-t-elle. Les causes du suicide sont multiples. Les problèmes socio-économiques, sentimentaux et l'addiction à la drogue ont été évoqués comme principaux facteurs du suicide, chez les personnes prises en charge par l'Observatoire de la jeunesse. «Ces jeunes se sentent perdus. Ils ne trouvent pas d'emploi, alors que la société exige d'eux de lourdes responsabilités», enchaine Fy Indrafonjanahary.
La dépression, qui pousse souvent une personne à se suicider, peut toucher tout le monde, quel que soit l'âge, jeune ou adulte, le sexe, homme ou femme, la classe sociale, riche ou pauvre. Un sourire peut aussi masquer des idées de suicide. «Nous ne pouvons pas réussir, seul, cette lutte. Nous demandons à l'État et à toutes les parties prenantes de travailler avec nous», enchaine la vice-présidente de cette association. Elle exhorte la mise en place de centres d'écoute. La nécessité de partager les informations sur les préventions de la dépression a été également mentionnée.
«Chaque personne a sa capacité à gérer le stress qui peut affecter tout le monde. Malheureusement, l'éducation des jeunes sur la prévention de la dépression qui peut entrainer le suicide, manque», lance Andry Razakamanana, psychologue.
En tout cas, le suicide est évitable. Annie (nom d'emprunt), une jeune fille de 19 ans, est sortie de la dépression, depuis un an, et en a fini avec ses pensées suicidaires. «J'étais sur le point de passer à l'acte, lorsque j'ai changé d'avis après avoir prié. Après cette tentative, j'ai continué à sombrer dans la dépression. Si je suis guérie, c'est parce que j'ai partagé mes problèmes», témoigne-t-elle.