Congo-Brazzaville: Industrie nationale - Le « Made in Congo » à l'épreuve de la notoriété

Des produits issus de l'agro-alimentaire à l'artisanat, en passant par la mode et le tourisme, plusieurs plateformes mettent en exergue depuis quelques années le label « Made in Congo ». Beaucoup plus visible lors des foires, marchés et festivals dédiés, les produits, biens et services congolais semblent avoir le vent en poupe.

« Consommons local », « Diversifions une économie dépendante du pétrole », voilà les mots d'ordre martelés aussi bien par les entrepreneurs que par les autorités congolaises lors des manifestations commerciales. Seulement, après quelques jours de leur tenue, le contraste est tout autre dans les marchés congolais.

En effet, dans le panorama de la grande et petite distribution, les produits congolais ne détiennent qu'une infime part du marché. Le créneau du commerce des vivres frais : légumes, fruits, feuilles, poissons, viande, volailles..., semble être le seul que détiennent les Congolais.

Aussi, ils n'achèteraient et ne consommeraient pas suffisamment les produits locaux, ayant une fascination accrue pour ce qui vient de l'étranger. Habitude acquise en raison du volume des produits importés dans le pays et du retard du Congo sur le plan industriel.

A cet effet, les plus en vue et les rois du commerce au Congo sont incontestablement les Ouest-Africains. Ils disposent de centrales d'achat à l'étranger, ont des agents au port de Pointe-Noire et se réunissent quotidiennement pour s'informer de la concurrence et des prix pratiqués. Pas une ville, pas un quartier et presque aucun village n'échappent à leur présence.

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Outre les Ouest-Africains, les Chinois, Français, Indiens, Libanais, Rwandais et bien d'autres sont également présents sur le marché congolais, contrôlant presque toutes les filières, depuis l'approvisionnement jusqu'à la vente locale.

Il est vrai que la concurrence se fait au bénéfice de la population, mais un peu plus de choix, de qualité et d'articles congolais à des prix compétitifs équilibrerait le cours du marché.

Dans le contexte des crises qui secouent le monde et l'insécurité alimentaire qui mortifie la population congolaise, le gouvernement souligne l'intérêt de l'industrialisation comme l'un des piliers de la diversification de l'économie. Il semble prendre la mesure de la dépendance dans laquelle le pays subsiste depuis belle lurette

Le gouvernement, persuadé que le pays peut se sortir de la situation actuelle compte tenu de la richesse de ses ressources naturelles et humaines, des accords qu'il signe, envisage avec des partenaires nationaux et internationaux d'implanter des firmes qui mettront en exergue le label « Made in Congo ».

En attendant, initier des politiques adaptées à la promotion des produits congolais dans les marchés domaniaux et autres surfaces commerciales, sera certainement d'une grande utilité. C'est, d'ailleurs, ce qu'attendent les entrepreneurs congolais qui, parfois, soumis à une concurrence déloyale, peinent à s'enraciner sur le marché.

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