Afrique: Santé - Plus de 3,5 millions de vies seraient sauvées en finançant la riposte au VIH

Le financement intégral de la riposte au VIH sauverait des millions de vies et entraînerait des répercussions considérables sur la santé, les sociétés et l'économie, selon un rapport d'Economist Impact, une agence des Nations unies dans treize pays africains.

Pour la directrice exécutive de l'Onusida, Winnie Byanyima, le rapport arrive à un moment crucial. Les preuves qu'il fournit devraient servir de catalyseur à des décisions politiques visant à garantir un financement total du VIH; un plein financement aurait des « vastes répercussions socio-économiques et sera un pas pour les pays africains vers la mise en place de systèmes de santé plus résilients et mieux préparés pour prévenir les futures pandémies ». Les investissements alloués à l'épidémie favoriseraient également l'éducation, en particulier celle des jeunes femmes et des filles, réduiraient les inégalités entre les sexes et stimuleraient la croissance économique.

Renforcer l'équité, les sociétés et les économies

« Des choix audacieux sont aujourd'hui indispensables pour accélérer les investissements et capitaliser sur ces décisions dans les domaines du VIH et de la santé afin de renforcer l'équité, les sociétés et les économies », a souligné la patronne de l'Onusida. Par ailleurs, l'augmentation des investissements actuels en faveur du VIH contribuerait à des avancées économiques plus larges et pérennes d'ici à 2030, et libérerait par voie de conséquence des ressources pour répondre à d'autres enjeux essentiels en matière de santé. Selon le coordinateur des Etats-Unis pour la lutte mondiale contre le sida, John N. Nkengasong, une volonté politique, programmatique et financière est nécessaire afin de mettre fin au VIH/sida en tant que menace pour la santé publique.

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Une facture salée pour la santé

Les résultats de ce rapport interviennent alors que les récentes crises mondiales, notamment la covid-19 et la guerre en Ukraine, ont entravé les efforts pour lutter contre l'épidémie de VIH. Une situation qui a fortement pesé sur les financements en faveur de la santé et d'autres objectifs de développement durable. Le rapport chiffre la facture salée pour la santé, les sociétés et les économies si les fonds nécessaires pour mettre fin au sida d'ici à 2030 ne sont pas mobilisés comme menace de santé publique. Pour évaluer ces répercussions négatives, Economist Impact a comparé le scénario selon lequel les ressources financières nécessaires étaient intégralement couvertes pour atteindre les objectifs de la Déclaration politique 2021 sur le VIH et le sida et celui où les niveaux de financement et de service du VIH sont maintenus au niveau actuel. L'aggravation des inégalités socio-économiques et de santé préexistante se fera le plus sentir parmi les jeunes femmes, les enfants et la population vulnérable.

Plus de 3,5 millions de décès dus au sida peuvent être évités

Les difficultés budgétaires auxquelles sont confrontés les pays africains ont limité leurs capacités à accroître le financement national à la riposte au VIH et les budgets généraux consacrés à la santé. Les pays à revenu faible et intermédiaire devront investir 29 milliards de dollars chaque année pour atteindre les objectifs visant à mettre fin au sida comme menace pour la santé publique d'ici à 2030, selon l'Onusida. En 2020, les niveaux de financement ont chuté, accusant un retard de près de 30% par rapport aux objectifs. Sept millions de décès seraient dus au sida, mais la moitié peut être évitée si la riposte est intégralement financée et si les politiques vont dans la bonne direction, souligne l'Onusida. Les objectifs 2025 dans le monde incluent d'amener le nombre annuel de nouvelles infections au VIH à moins de 370 000 (contre 1,5 million en 2021), celui des infections au VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes à moins de 50 000 et celui des décès liés à une maladie opportuniste à moins de 250 000 (contre 650 000 en 2021).

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