Brazza la verte, pour ceux qui la vivent au quotidien, est un foyer de foi et de pratique religieuse majoritairement chrétienne. Hérités en grande partie de la période précoloniale, certains édifices religieux ont traversé le temps et enlacent avec un contraste naturel le cadre vert de la ville.

Brazzaville, à travers le temps, a toujours été un carrefour de croyances et de cultures lui conférant son melting-pot, la mixité de sa population. Ses batisses temoignent alors de la rencontre de ces influences culturelles et religieuses.

Aussi loin que l'histoire a pu être archivée et transmise, c'est l'époque coloniale qui semble avoir donné à Brazzaville son visage actuel. Une histoire douloureuse faite de sang, de travaux forcés, de déshumanisation de l'Homme noir, Kongolais.

C'est alors à tort ou à raison que certains renient la foi "héritée du colon", des pratiques religieuses parfois tout à fait coupées de la spiritualité qui ne reste en substance qu'une relation entre le Créateur et ses créatures.

Pour autant, les églises, catholiques en particulier, restent des lieux de refuge, de réconfort, de dévotion, de ressourcement autant spirituel que naturel.

On ne saurait si c'est le fait que les innombrables prières de foi ou de désespoir, ces exhaltations ou ces cris sourds montés vers le ciel rendent ces endroits si particuliers, mais il est sûr que les églises et leurs annexes sont des endroits, des cadres, où l'atmosphère est différente.

Loin du tumulte des grandes artères et des endroits mondains, le coeur des églises mais aussi leurs bâtisses semblent parfois coupés de l'espace-temps même.

Les pierres qui ont traversé d'innombrables decennies semblent parfois porter des mémoires lourdes et murmurer à l'oreille des chrétiens qui veulent bien les entendre ou y sont disposés. Restaurées pour la plupart après les événements sanglants de 1997-98, elles gardent pour autant leur armature de base et donc toute leur vie, leur vitalité.

La Cathédrale du Sacré-Coeur, la basilique Sainte-Anne, la paroisse Notre-Dame-des- Victoires de Ouenzé, la paroisse Saint-Pierre Claver de Bacongo ou Jésus Ressuscité du Plateau des 15 ans, la chapelle Anne-Marie-Javouhey ; autant de lieux chargés d'histoires, de mémoires heureuses et douleureuses, porteurs de foi, d'espoir en un avenir meilleur pour chaque vie, chaque âme et pour la collectivité de Brazzaville, la verte.

Loin de toute appartenance religieuse, ces constructions ecclésiastiques mais aussi les écoles, dispensaires et centres de santé communautaires et espaces verts qui leur sont affiliés sont avant tout au service de la population. Ils dessinent ensemble les traits de Brazzaville, offrent des cadres de détente ou de méditation, contribuent, loin de la course effrénée du quotidien mondain, à améliorer le bien-être et la santé mentale de tous ceux qui s'accordent le temps de briser la routine.