Congo-Brazzaville: Malachie Cyrille Ngouloubi - 'Il nous faudrait mettre en place des structures capables de promouvoir des auteurs du Congo'

interview

Natif du Congo, Malachie Cyrille Roson Ngouloubi est écrivain, éditeur et opérateur culturel. Il a reçu le prix littéraire de la Francophonie parmi de milliers d'auteurs francophones à travers le monde. Une joie qu'il veut partager avec ses affidés, à travers cet entretien.

Quel sentiment avez-vous après l'obtention du « Prix de la Francophonie » ?

Rappelons tout d'abord que "Le Prix de la Francophonie" rend hommage aux personnes dont les contributions sociales, économiques, politiques ou culturelles ont un effet bénéfique sur la communauté francophone. Nous nous sommes toujours engagé dans ce combat et nous sommes très ému.

Nous pleurons de joie car ce Prix est souvent l'apanage des grands écrivains ou grands culturels qui ont longuement oeuvré dans le monde ou dans l'espace francophone, à l'instar de Jacques Chevrier, Jean-Charles Dorge, et bien d'autres personnalités. Nous décerner ce Prix, c'est nous élever et faire de nous un modèle et une référence internationale.

Nous n'écrivons pas pour être récompensé ni pour être acclamé, nous écrivons parce que nous avons un message à passer, une information à livrer et certainement une nouveauté à apporter à la société. Le prix décerné à un écrivain (chercheur) est un encouragement à aller plus loin dans ses investigations, nonobstant les culs-de-sac que nous rencontrons dans nos expériences quotidiennes (interdiction d'écrire, emprisonnement, exil, interdiction sur le marché des ouvrages déjà publiés...).

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Pouvez-vous nous dire succinctement l'aventure qui vous a conduit jusqu'à cette consécration ?

L'écriture est la seule règle d'or qui vous permettra d'accéder à des prix vénérables en guise de récompense du travail que vous faites. Lorsque vous écrivez, vos ouvrages sont lus et analysés par des experts littéraires de toute catégorie... Ce n'est qu'après vérification et échanges entre les membres du jury, à cet effet, que votre livre pourrait être classé.

Tous les écrivains qui ont bénéficié de grands prix littéraires ont été classés selon leur pensée, leur genre et leur orientation. Il faudrait noter aussi que pour bénéficier de ce prix, nous avions obéi à un processus lié à cette exhortation (encouragement) qui nous a été faite, nous avions pris en compte le règlement de l'école de la Loire que vous pourrez consulter à l'adresse suivante : https : //www.lecoledelaloire.com.

Qu'envisagez-vous de faire à l'avenir dans le cadre de votre métier d'écrivain ?

Nous avions débuté notre carrière d'écrivain, il y a quelques années, grâce aux objectifs que nous nous étions fixés avant de nous lancer dans ce domaine noble, mais aussi contraignant. Au bout de l'effort, nous sommes parvenu à concrétiser quelques-unes de nos attentes en mettant à la disposition du public, des amis du livre et combattants du savoir plus d'un ouvrage que nous avions publié, et des services de publications des livres de tout genre. Ce n'est pas tout ! On ne peut pas se féliciter de ce travail déjà amorcé lorsque nous savons que notre métier d'écrivain nous exige parfois d'aller à la découverte d'autres figures, à travers des structures les mieux adaptées qui promeuvent d'autres littératures.

Après diverses réflexions et études, nous nous sommes rendu compte qu'il nous faudrait mettre en place des structures capables de promouvoir nos propres auteurs, ceux du Congo-Brazzaville, en organisant des conférences littéraires sur des figures (Jean-Baptiste Tati Loutard, Sony Labou Tansi, Tchicaya Utam'si, Makouta-Mboukou...) qui ont hissé notre drapeau à l'échelle mondiale, y compris des panels sur des jeunes écrivains dans des centres culturels, en vue de susciter ce goût de la littérature que nous sommes en train de perdre. Nous pensons aussi à organiser un salon du livre qui pourrait avoir lieu dans quelques années avec la collaboration d'autres figures encore vivantes, qui continuent à faire la fierté de la littérature congolaise. Des prix littéraires seront également décernés en mémoire de nos illustres.

Un concours du livre, au cours duquel des jeunes auteurs défendront chacun son écriture, devant une équipe d'un jury experte, pourrait aussi avoir lieu, toujours dans le cadre de la promotion de nos auteurs... Voilà le défi qui nous attend.

L.D.B.C.: Quel conseil prodiguez-vous à ceux qui voudraient suivre vos traces ?

Notre monde n'a pas seulement besoin des gens instruits, mais bien plus encore, des gens qui s'informent et informent. Cela ne peut être possible que grâce à une lecture quotidienne de ceux qui nous ont précédés. Nous constatons que des nouveaux talents naissent dans notre univers et renforcent le patrimoine intellectuel et culturel de notre pays, nous en sommes bien contents. Mais, il nous faut pousser cette jeunesse à s'investir dans le livre, c'est-à-dire à lire quotidiennement les grands auteurs qui nous ont laissé un héritage à entretenir avec humilité et patience.

Un écrivain est un homme humble, chercheur et neutre qui séjourne dans toutes les thématiques, grâce au journal et au stylo qu'il détient dans ses bras. Il faut donc lire, car la lecture procure le plaisir de découvrir le mystère du monde, elle permet de développer son imagination, de s'ouvrir à des mondes radicalement nouveaux dans lesquels vous ne seriez pas entrés sans les mots, de rencontrer des mots qui vous susurreront à l'oreille des choses que vous n'auriez jamais comprises sur vous, sur le monde, sur la vie si vous ne les aviez pas lues.

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