Le leader du parti Rewmi, Idrissa Seck, non moins président du Conseil économique, social et environnemental, va sauf revirement de dernière minute tenir sa conférence de presse qui était initialement prévue pour le 27 mars dernier à Dakar. Lors de ce face-à-face avec la presse, Idrissa Seck qui traverse une situation particulière marquée par la régression considérable de son électorat depuis son retour dans le camp du pouvoir sera très attendu sur la question de la 3ème candidature de l'actuel chef de l'Etat mais aussi sur sa participation à la prochaine présidentielle de 2024 dans un contexte politique qui est loin de lui être favorable.
Vendredi de vérité pour Idrissa Seck, président du parti Rewmi et du Conseil économique, social et environnemental. L'ancien Premier ministre du régime libéral du Président Wade, sauf changement de dernière minute, va enfin tenir sa conférence de presse qui était initialement prévue pour le 27 mars dernier à Dakar. Lors de ce face-à-face avec la presse prévue au Cyber Campus de Thiès, Idrissa Seck prévoit, selon un communiqué du service de presse du parti Rewmi, d'aborder « plusieurs sujets d'actualité, notamment la situation politique, économique et sociale du pays ». Toutefois, il faut dire que l'ancien maire de la ville de Thiès sera très attendu sur la question de la 3ème candidature de l'actuel chef de l'Etat mais aussi sur sa participation à l'élection présidentielle de 2024.
En effet, prévue pour le 25 février prochain, cette 13ème élection présidentielle de l'histoire politique du Sénégal depuis 1960 qui marque un tournant décisif dans son parcours politique riche de trois candidatures (2007, 2012 et 2019) intervient cependant dans un contexte politique qui est loin de lui être favorable. Car, sur le plan électoral, le leader charismatique du parti Rewmi ne semble pas être au top. Au contraire, Idrissa Seck qui avait réalisé une percée lors de la présidentielle de 2019 (2ème avec 20,51% derrière le président sortant 58,26%) après une longue traversée du désert depuis la présidentielle de 2007 semble plutôt immerger dans une nouvelle crise de popularité. La preuve, les dernières élections ont consacré un effritement considérable de son poids électoral un peu partout avec la perte même de sa base effective de Thiès. Pour une première fois de son parcours politique depuis 2000, Idrissa Seck va être amené à aller à la conquête des suffrages des Sénégalais sans ses habits de leader incontesté de la capitale du rail qu'il a définitivement perdu lors des dernières législatives du 30 juillet 2022.
Outre ce facteur lié à l'effritement de son poids électoral, le président du parti Rewmi en cas de refus de s'aligner sur la 3ème candidature de l'actuel chef de l'Etat et l'officialisation de sa candidature, devra résoudre une autre équation liée notamment à la formation d'une nouvelle coalition politique solide. Alors qu'il était pressenti candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar au pouvoir conformément aux termes supposés de son alliance « Mbuuro ak sow » avec l'actuel chef de l'Etat, Idrissa Seck risque d'être amputé de cette machine électorale en perte de vitesse. A dix mois de la date du scrutin présidentiel, le leader de Rewmi devra engager la course contre la montre pour trouver de nouveaux alliés dans un espace politique déjà bipolarisé par les coalitions Benno Bokk Yakaar et Yewwi Askan wi en vue de bâtir une large coalition en perspective de cette présidentielle de 2024.