La commune de Ndindy et le Fonds d'entretien routier autonome (Fera) ont finalisé le goudronnage de l'axe entre cette localité et Touré Monde. La nouvelle route, qui portera le nom de Route nationale n°10 (Rn10), va soulager les habitants de la ville de Diourbel, et les villageois de l'arrondissement de Ndindy.
DIOURBEL - Ndindy, en cette matinée du dimanche 02 avril 2023. La localité située à 25 km au nord du département de Diourbel est animée avec le marché hebdomadaire. Jadis, l'accès à cette commune relevait d'un parcours du combattant pour les habitants de Diourbel. Les populations devaient se coltiner des kilomètres de galère, à travers une route latéritique, pour y accéder. Ce qui fait que peu de gens s'y rendaient régulièrement à cause de l'absence d'une route goudronnée. Mais à 17 heures, cet axe restait animé, avec les populations venant de Diourbel qui regagnaient leurs logis à Ndindy. De plus, à l'exception du dimanche, jour de marché hebdomadaire, les voitures de transport en commun ne desservaient pas Ndindy la matinée. Cette situation exposait à des difficultés les citadins voulant s'y rendre pendant la journée au moyen des transports en commun.
Mais aujourd'hui, cet écueil a été levé, avec la réalisation de cette route en deux étapes. D'abord en 2019, avec les travaux sur le tronçon Diourbel -Touré Mbonde (12 km). Elle a été construite par la coopération Sino-sénégalaise, après la finition de l'autoroute Ila Touba. La seconde, qui concernait le tronçon Touré Mbonde-Ndindy (13 km), est en finition. Elle est d'ailleurs empruntée par les voitures, charrettes et motos Jakarta, malgré les travaux. En effet, il reste l'installation du trottoir et le traçage de la ligne blanche de démarcation. Mais, en attendant la fin de ces ouvrages et la cérémonie d'inauguration, les populations de Diourbel, les habitants de Ndindy et leurs voisins des autres villages poussent un ouf de soulagement. Désormais, en quittant la commune de Diourbel à bord d'une voiture, le chauffeur fait moins de 30 minutes de route.
Une route goudronnée après près de 50 ans de latérite
Une virée dans la commune, et le visiteur constate un changement avec la présence de nouvelles infrastructures, comme la construction du Centre de formation professionnelle, du marché moderne et de la brigade de la gendarmerie. Il y a aussi l'extension du poste de santé érigé en centre de santé. Sur place, on aperçoit également le bâtiment de l'état civil, logé à la mairie, et fréquenté par quelques usagers. Ici, le personnel est contraint de travailler les dimanches, coïncidant avec la tenue du marché hebdomadaire. « C'est les jours de louma que les villageois viennent plus à la commune. Donc nous sommes obligés d'être là pour satisfaire leurs besoins », informe un membre du conseil municipal.
La nouvelle route, reliant Touré Mbonde à Ndindy, est venuepour soulager les habitants de la zone urbaine et rurale du département de Diourbel. Une expérience vécue et racontée par le député maire de la commune de Ndindy, Cheikh Seck. « Il y a un gain de temps énorme pour les usagers et c'est génial », s'est-il réjoui. Selon le député, cette nouvelle route a changé le visage de l'arrondissement et contribuera à son développement.
Rokhaya Fall, agent au centre de santé, embouche la même trompette. La sage-femme, qui restait plus d'un mois à Ndindy, passe désormais ses week-ends à Diourbel.
Le Président du regroupement des chauffeurs de Ndindy, Ousseynou Diagne, rappelle qu'avant les travaux, la route a été réhabilitée une fois sous le magistère du Président Abdoulaye Wade. Le septuagénaire salue l'initiative, mais invite les autorités à prolonger la route jusqu'à Darou Mousty (département de Kébémer) et Thilmakha (département de Thiès). «Ces deux axes restent sablonneuses. Ce serait bien de les goudronner, puisque Ndindy est un carrefour reliant les régions de Louga et de Thiès. Mais, pour le moment, nos peines sont réduites à moitié. C'était très dur. On mettait deux heures pour aller à Diourbel, malgré la courte distance », se souvient le chauffeur.
D'après le député-maire socialiste Cheikh Seck, la réhabilitation de cette infrastructure routière a été le résultat d'une longue lutte. Il informe qu'avant le démarrage des travaux, les habitants de l'arrondissement de Ndindy ont initié plusieurs marches de protestation. Il a aussi fait savoir que la piste latéritique a été inaugurée quelques années après l'indépendance du Sénégal par le Président de la République d'alors, Léopold Sédar Senghor et son Ministre de la Défense et des infrastructures, Magatte Lô. La route a été réhabilitée grâce au Fonds d'entretien routier autonome (Fera) pour un coût global de 800 millions de F Cfa. Goudronnée, elle va faciliter, aux villages de la commune de Ndindy, l'accès aux infrastructures modernes comme le centre de santé et la brigade de gendarmerie. Cette infrastructure permettra à l'arrondissement de Ndindy d'être autonome en termes de sécurité et de ne plus dépendre de la capitale du Baol.
Ecole, Santé, état civil : ces réalisations de la mairie
Ndindy a changé. Le centre de formation professionnelle donne à la localité une meilleure allure. Elle contribue également à la lutte contre la déperdition scolaire. Le maire souligne que cette école de formation est venue pour renforcer le système éducatif, après le lycée intégré dans le Collège d'enseignement moyen (Cem). «Nous l'avions réalisé sous le magistère du Ministre Dame Diop, après l'assentiment de son collègue Mamadou Talla. Nous avons maintenant tous les cycles », se réjouit Cheikh Seck. Avec cette réalisation, un enfant peut faire tout son cursus scolaire à Ndindy. Ce qui constitue une avancée significative au moment où, dans d'autres localités, on constate des abandons dus à la problématique de la prise en charge et d'accueil des potaches, indique Cheikh Seck.
Le village de Ndindy, chef-lieu d'arrondissement du même nom, chapeaute 5 autres communes rurales : Taïba Moutoufa, Touba Lappé, Gade Escale, Keur Ngalgou, Dankh Sène. La localité a été érigée d'abord en communauté rurale en 1972, avec l'Acte 1 de la décentralisation, puis en commune rurale en 2014. Après la réforme de l'Acte 3, Cheikh Seck a été porté à la tête de la mairie par la population, puis réélu en 2022. L'ingénieur agronome est également le dernier Président de la localité, en tant que communauté rurale, entre 2009 et 2014. Le budget de la commune est de 300 millions de FCfa au titre de l'année 2023. Le député-maire de Ndindy, Cheikh Seck, tire un bilan satisfaisant de ses 14 années de règne. Il dit avoir porté le taux de villages connectés aux réseaux hydrauliques à l'eau à 100%. Sur le plan de l'éducation, le maire et son équipe ont construit 14 des 25 écoles du terroir entre 2009 et 2023.
Les perspectives de la nouvelle équipe municipale sont l'érection du centre de santé de Ndindy en district sanitaire, l'achèvement de la case des tout-petits, la finition des travaux du lycée et du stade municipal. Mais, la commune de Ndindy ne dispose pas de toutes les infrastructures dont elle a besoin. Selon le Président du Conseil communal de la jeunesse de Ndindy, Maoloud Fall, leur localité est confrontée à un manque de salle de spectacles pour la jeunesse et les acteurs culturels. «Nous avions le foyer des jeunes à notre disposition mais, l'infrastructure est vétuste, depuis quelques années. Les sportifs ne peuvent pas aussi pratiquer le basket et les arts martiaux», déplore-t-il.