Tiana Rasaminanana vient d'être officialisé comme président du Syndicat des industries de Madagascar, SIM, hier après une passation amicale avec son prédécesseur Hassim Amiraly à l'immeuble Vitasoa à Analakely.
Il annonce les couleurs. Une fois investi d'une manière officielle comme président du Syndicat des industries de Madagascar, SIM, Tiana Rasamimanana a aussitôt cerné les contours des perspectives qu'il attend et entend faire valoir. Il est parti d'un constat paradoxal comme dans plusieurs autres domaines économiques du pays. « Nous avons des matières premières en abondance dans l'agriculture, l'élevage, les mines, les ressources halieutiques mais l'industrie de transformation ne contribue qu'à 15% du Produit intérieur brut, PIB. Parce que ces richesses naturelles sont souvent exportées à l'état brut et reviennent chez nous à prix d'or. L'économie nationale ne bénéficie d'aucune valeur ajoutée. Nous suggérons une vision commune et cohérente avec l'État. Souvent des divergences de conception apparaissent même si des deux côtés, tout le monde affirme vouloir chercher le bien du pays. C'est comme le nombre 6, certains y voient un 9. Nous soutenons que seule une même façon de voir les choses permettrait d'avancer ensemble. L'objectif étant de défendre l'intérêt de l'industrie nationale. Pour qu'elle puisse contribuer davantage au PIB. Pourquoi pas à 50 où 60%. C'est faisable ».
Ny Antsika
Et pour concrétiser cette nouvelle approche, le SIM et le secteur privé en général ont émis de nombreuses propositions dans l'élaboration du projet de loi de finances rectificative. « Nous avons fait un état des lieux de ce que nous pensons être les bonnes décisions à prendre. Comme pour le mécanisme régissant les Zones économiques spéciales, le fonds du développement industriel, le Code des investissements, les diverses réglementations. Il appartient à l'État de construire les infrastructures de base comme les routes, les sources d'énergie et les dispositions légales. Les opérateurs devront améliorer leurs performances dans cet écosystème de confiance et s'acquitter de leurs impôts et taxes. Avec des résultats tangibles des affectation de ces recettes de l'État ».
Chemin faisant, Tiana Rasamimanana veut donner au SIM la place qu'il mérite sur l'échiquier économique par la continuité des actions déjà entreprises, et apporter des soutiens multiformes aux membres. Comme la recherche des financements. « Nous préparons aussi la relève avec des pépinières. 40 start-up sont déjà sous notre aile. Elles bénéficient des formations sur la tenue des états financiers avec le concours du Conseil supérieur de la comptabilité et du PNUD ». Une nouvelle génération d'industriels à laquelle Hassim Amiraly tenait beaucoup.
Enfin, le SIM a aussi misé sur le système de labellisation, sous l'étiquette Malagasy Ny Antsika. « On ne l'obtient pas sans suivre des normes de qualité. Et quand nous arrivons à couvrir les besoins du marché local, l'idée d'exporter n'est pas à exclure » soutient Tiana Rasamimanana mais qui déplore l'omnipotence des produits importés pour le moment. Comme la filière lait inondée par les importations. Le SIM tend ainsi une perche à l'État, à la fois partenaire gardien des principes républicains.