Madagascar: Facilité élargie de crédit - Une quatrième revue de la FMI en mai

Dans le cadre de la Facilité élargie de crédit, une quatrième revue du programme est prévue en mai. Une réunion de travail à cet effet s'est tenue à Washington, hier, dans le cadre des réunions de printemps des institutions de Bretton Woods.

Du 3 au 12 mai. C'est le calendrier prévu pour la 4e manche de la revue du programme de Facilité élargie de crédit (FEC), du Fonds monétaire international (FMI), pour Madagascar. Une information communiquée par le ministère de l'Économie et des finances, hier. Selon cette communication ministérielle, une réunion de travail pour préparer cette quatrième mission des évaluateurs du FMI s'est tenue, hier, à Washington. Une séance de travail dans le cadre des réunions de printemps des institutions de Bretton Woods, à savoir le FMI et la Banque mondiale. En face de la délégation malgache conduite par Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l'Économie et des finances, il y a eu l'équipe du FMI conduite par Frédéric Lamber, son chef de mission à Madagascar.

L'information partagée par le ministère de l'Économie et des finances sur sa page Facebook est relativement laconique. Il est probable néanmoins que la réunion de travail d'hier ait eu pour objectif, pour les deux parties, de se mettre au diapason. Du côté malgache, ça aurait été une occasion de faire le point sur les avancées par rapport aux "conditionnalités" de décaissement prévues. Pour sa part, l'équipe du FMI aurait rappelé les points à améliorer justement.

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La FEC est un programme d'aide financière du FMI pour soutenir les programmes économiques des pays destinataires qui visent donc à rétablir une stabilité et une viabilité macroéconomique, et à avoir une croissance dynamique et durable. Madagascar en a été de nouveau bénéficiaire depuis le 12 février 2021, pour un montant total de 312 millions de dollars. Les décaissements sont prévus en sept tranches, sur une période de quarante mois, donc jusqu'en mai 2024.

Madagascar en est actuellement à la troisième tranche, avec le décaissement de 32,6 millions de dollars, en mars dernier. Ce qui porte le montant acquis jusqu'ici à 195,5 millions de dollars. Il y a ainsi encore une bonne part de la FEC qui reste à acquérir. À l'approche de l'échéance du programme, il faudra accélérer la cadence des décaissements. La 4e revue de la FEC devrait déboucher sur le décaissement d'une 4e tranche. Seulement, comme indiqué précédemment, les décaissements sont soumis à "des conditionnalités". Les revues, qui dans des mots simples sont des missions d'évaluation, servent justement à évaluer le respect de ces conditionnalités.

Trouble-fête

Selon un communiqué de presse du FMI, du 2 mars, rapportant les conclusions de la 3e revue, Antoinette Sayeh, directrice générale adjointe et présidente par intérim, a indiqué que "dans un environnement mondial défavorable et à la suite d'une série de chocs climatiques, la performance de Madagascar dans le cadre du programme appuyé par le FMI a été mitigée". La Grande île peut et doit ainsi mieux faire. "La mise en oeuvre des réformes structurelles s'accélère mais doit se poursuivre", ajoute-t-elle en effet.

Parmi les points à améliorer rapportés par la missive de l'institution de Bretton Woods il y a l'identification de mesures de politique fiscale adéquate, telle que la rationalisation des exonérations fiscales. "Les autorités doivent poursuivre leurs efforts pour renforcer la crédibilité et la transparence budgétaire. (...) Des mesures visant à renforcer le cadre juridique des marchés publics seraient les bienvenues", ajoute le communiqué.

Dans ce sens, il y a aussi l'amélioration de l'autonomie de la Cour des Comptes, pour le contrôle externe des finances publiques. L'application du cadre de lutte contre la corruption n'est pas en reste. Selon les informations, le FMI attendrait aussi plus de garanties quant à l'engagement de l'État à "mettre en oeuvre progressivement un mécanisme automatique de fixation des prix du carburant". En d'autres termes, la vérité des prix, prévue être effective en 2024.

Il y a aussi la hausse des dépenses pour les ministères sociaux. À cela s'ajoutent le renforcement de la résilience climatique et les filets de sécurité sociale pour les ménages vulnérables. En vue de cette 4e revue du FMI, l'État aurait déjà pris les devants en adoptant quelques mesures. La réforme du code minier, dont le projet de loi y afférent a été adopté en conseil des ministres, mercredi, fait partie de ces initiatives pour cadrer avec les conditionnalités de la FEC.

La réforme du cadre réglementaire du secteur de la télécommunication et des nouvelles technologies de la communication. La réquisition de carburant au bénéfice de la Jirama, qui ne pourra être faite sans qu'il y ait un titre d'engagement financier correspondant. Deux décisions prises en conseil des ministres, la semaine dernière, feraient également partie de ces mesures en vue de la prochaine revue du FMI.

Les initiatives de loi ou de texte réglementaire afin de répondre aux conditionnalités de la FEC sont aisées sur le papier. Leurs adoptions et mises en oeuvre impliquent cependant de convaincre les parlementaires et les acteurs des secteurs concernés. Certains s'interrogent toutefois si cette année électorale est opportune pour opérer des réformes dans des secteurs sensibles. Le dénouement de la saga de la vanille, dernièrement, indique qu'en face des enjeux socio-économiques, les enjeux politiques jouent les trouble-fêtes.

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