Le leader du parti Rewmi, membre de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby), a déclaré, hier, à Thiès sa candidature à l'élection présidentielle de février 2024. Très attendu sur la question depuis quelques jours, Idrissa Seck a, enfin, annoncé la couleur en commentant toute l'actualité politique.
THIES - Lors de sa conférence de presse très attendue et reportée depuis le mois dernier, Idrissa Seck a annoncé sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Par quatre chemins, dans un discours de plus de deux tours d'horloge, le leader du parti Rewmi a annoncé sa candidature.
Il trouve, d'ailleurs, inimaginable qu'une élection présidentielle se déroule au Sénégal sans qu'il ne soit candidat. Répondant à une interpellation de la presse, il lance : « Est-ce que vous imaginez une élection ici, au Sénégal, sans Idrissa Seck, alors qu'il est vivant et bien portant. Personne ne l'imagine », a répondu le patron de Rewmi. Avant de confirmer qu'il sera candidat à la présidentielle : « à cette question, je réponds : oui ».
Interpelé sur le débat relatif au troisième mandat, Idrissa Seck, par ailleurs président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), a soutenu qu'après deux mandats, on ne peut pas en faire un autre au Sénégal, citant des juristes éminents qu'il a consultés.
« Je peux faire mieux »
Quant au bilan du Président Macky Sall, Idrissa Seck le qualifie « de positif », surtout sur le plan des infrastructures routières, l'accès à l'eau, etc. Cependant le leader du Rewmi s'est empressé de mettre un bémol en précisant que si le bilan est excellent du point de vue matériel, il peut être amélioré pour la gouvernance, la justice, la publication des rapports des corps de contrôles, etc. Idrissa Seck a conclu ce chapitre en lançant : « je peux faire mieux ».
En outre, l'ancien maire de Thiès a confirmé sa visite matinale chez le leader de Pastef, Ousmane Sonko, le 27 mars dernier. Il a révélé s'y être rendu en toute discrétion et en moto. Le conférencier a refusé de donner le contenu de leur conversation en précisant que le résultat a été l'accalmie notée ces derniers jours, au nom de l'intérêt national vital qui était en jeu. Idrissa Seck a défendu que le patron des Patriotes a le droit d'être candidat comme tout le monde. Il dit même être prêt pour mener une médiation en faveur des militants de Pastef arrêtés. M. Seck de préciser que son action ne visera que les mineurs dont les charges ne sont pas graves.
Par ailleurs sur les cas Khalifa Sall et Karim Wade, Idrissa Seck n'est pas d'accord avec l'amnistie et préfère la réhabilitation, en passant par des modifications de la loi électorale pour restaurer les droits de ces responsables.
L'ancien Premier ministre a annoncé aussi qu'il va formuler une proposition en tant que président du Cese, pour organiser des débats sur les critères pour être candidat à la présidentielle. Selon lui, il faut permettre à tout le monde de pouvoir briguer le suffrage des Sénégalais. Sur les différends judiciaires impliquant des hommes politiques, il a indiqué que la justice doit faire son travail.
Auparavant, Idrissa Seck a démarré son long speech en wolof par évoquer les valeurs du Sénégal, un peuple unique, de frères et soeurs musulmans, catholiques, juifs, etc. qui entretiennent des relations empreintes de cordialité, de respect, de sens de l'hospitalité. En conséquence, il demande préserver cet héritage.
(Correspondant)