Le député de Toamasina 1 multiplie les sorties médiatiques. Problèmes de la filière vanille ou encore de la décentralisation, il ne manque pas de solution.
Il faut rester vigilant ! C'est le message du député de Toamasina 1, Roland Ratsiraka, pour la population de la région SAVA. Face aux promesses du président Andry Rajoelina sur la libéralisation de la filière vanille, durant son déplacement à Sambava ce jeudi, l'ancien ministre invite tous ceux qui investissent dans ce secteur de ne pas se laisser avoir par les belles paroles. « Le pouvoir crée lui-même des problèmes alors qu'il avait déjà les solutions », a-t-il soutenu en marge de la conférence débat, qui a pour thème « Les communes, bases du développement », qui s'est déroulée à l'Hôtel Colbert Antaninarenina, hier. A entendre ses explications l'Etat ne fait que jouer au pyromane et pompier. « Je ne crois pas à cette libéralisation annoncée par le président. On attend son application et après on verra s'il a vraiment la volonté de régler le problème », a-t-il poursuivi.
Manipulation
« Nous avons proposé des solutions depuis des mois mais on nous a jamais écouté », a poursuivi le patron du parti Malagasy Tonga Saina, avant d'indiquer que « le président ne dirige pas à lui tout seul le pays, il est sous l'emprise de quelqu'un ». En tout cas, le député de Toamasina 1 est le premier à crier pour la libéralisation de cette filière et la fin du monopole. Depuis des mois, il a fait de la suppression de la fixation du prix de vente à l'export à 250 dollars le kilo par l'État son combat. Après toutes les gesticulations de l'Exécutif à Sambava, le député craint une simple manipulation. « Le président ne se soucie pas du problème de la vanille. Il ne fait que soigner son image », a-t-il réagit par rapport aux gestes du chef de l'Etat concernant l'affaire du chauffeur de Bajaja agressé par la foule.
Force de proposition
Devant un constat d'échec sur la gestion du pays durant au moins ces quatre dernières années, le député de Toamasina 1, veut dépasser les débats contre-productifs. Il multiplie les sorties médiatiques afin d'apporter des solutions, conjoncturelles ou non, et d'interpeller les responsables sur la situation. « Nous ne restons pas dans les critiques, nous apportons également des solutions », a-t-il d'ailleurs indiqué. En effet, Roland Ratsiraka propose l'augmentation de la subvention pour les communales. « A l'heure où nous parlons, cette subvention est de 30 millions d'ariary. Mais, je la multiplierai par 10», a-t-il fait comprendre, tout en indiquant que la somme devrait atteindre les 300 millions d'ariary par an et de 570milliards pour toutes les communes.
Priorité
Pour atteindre cet objectif, Roland Ratsiraka mise sur les redevances sur les produits d'exportation, sur le tourisme mais surtout l'utilisation du Fonds d'entretien routier comme il le faut. Il déplore que l'Etat oublie souvent ce qui est propriété. « A l'état actuel des choses, l'éducation, la santé et l'emploi sont les plus importants pour les malgaches », a-t-il fait savoir. Et d'expliquer que « les stades ne sont pas des investissements permettant de gagner de l'argent pour améliorer la production. Ils ne constituent en aucun cas notre priorité qui devrait être le soutien au paysan à travers la mise en place des infrastructures agricoles ». Il s'interroge également sur l'augmentation du budget de la présidence de la République à hauteur de 100 milliards d'ariary par an. Une somme colossale mais dont son utilisation reste inconnue par le public.